02 novembre
Après avoir été informés de l’enlèvement de deux journalistes français, les éléments (DLA) de la force Serval présents à Kidal ont immédiatement déployé un dispositif de surveillance et de reconnaissance pour tenter de retrouver nos ressortissants.
Un dispositif de surveillance a été mis en place aux sorties nord-est et nord-ouest de la ville de Kidal. Une patrouille en véhicules, composée d’une trentaine de soldats français, a également été engagée en reconnaissance sur une piste située au nord-est de la ville, direction probable de fuite du véhicule indiquée par les témoins de l’enlèvement. Par ailleurs, une patrouille de deux hélicoptères, un Tigre et un Puma, a décollé de Tessalit, près de 200 km au nord de Kidal, pour tenter de retrouver le véhicule.
Arrivée à une dizaine de kilomètres à l’est de Kidal, la patrouille routière a découvert un pick-up à l’arrêt qui semblait répondre aux descriptions des témoins. A proximité de ce véhicule, les soldats français ont découvert deux corps sans vie. Un peu moins d’une heure après cette découverte, les hélicoptères, qui étaient engagés dans une mission de reconnaissance ont rejoint la position des éléments à terre. Informés de la découverte des corps, ils ont, après ravitaillement, regagné leur position à Tessalit.
Les éléments de la patrouille à terre, après avoir mis en place un dispositif de sécurité, ont procédé aux vérifications habituelles de non piégeage de la zone, à sa sécurisation, ainsi qu’à celle de ses abords immédiats. Ils ont pu alors accueillir les éléments de la gendarmerie prévôtale, puis contribuer au rapatriement des dépouilles et à l’évacuation du pick-up.
Des opérations combinées prolongent les actions de renseignement. Par ailleurs, près de 150 militaires en provenance de Gao sont arrivés à Kidal pour renforcer localement le dispositif de la force Serval qui agit en appui des FAMa responsables de la sécurité de la ville. Ce type de renforcements ponctuels illustre la capacité d’action de la force Serval à partir de ses éléments basés à Gao qui peut ainsi engager des éléments sur différents points en fonction des besoins.
Le bataillon logistique (BATLOG) Normandie - Provence, commandé par le colonel Jérôme de ROQUEFEUILl, chef de corps du 2ème RMAT, a succédé au BATLOG Croix du Sud commandé par le colonel Christophe BARBE, chef de corps du 515ème RT.
Réparti sur deux sites, Bamako et Gao, sa zone d’action couvre l’ensemble du Mali et s’étend jusqu’à Abidjan, point d’entrées et sorties par voie maritime des matériels.
Le BATLOG est ainsi amené à parcourir en moyenne 400 000 km/mois, soit l’équivalent de 10 fois le tour de la Terre.
Le BATLOG a été baptisé Normandie - Provence en hommage aux militaires africains morts au cours des débarquements de Normandie et de Provence en 1944.
03 novembre
Engageant près de 1500 militaires des FAMa, de la MINUSMA et de Serval, l’opération Hydre, lancée le 20 octobre de part et d’autre de la boucle du Niger, s’est achevée le 2 novembre. Cette opération, de grande envergure, conduite en coopération avec les FAMa et la MINUSMA, avait pour objectif d’éviter la résurgence d’éventuels mouvements terroristes.
Pour une meilleure coordination de l’ensemble des moyens déployés dans cette opération, une base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) a été implantée à 300 Km au Nord-Ouest de GAO, intégrant toutes les composantes terrestres Serval de l’opération : le GTIA Korrigan et le GAM.
Plusieurs dizaines de puits et près d’une cinquantaine de points ont été fouillés par les éléments de la force Serval, concentrés sur des actions de contrôle de zone. De l’autre côté de la rive, le GTIA ELOU et son détachement d’assistance opérationnelle ont progressé sur l’axe GAO-GOSSI, puis en direction du nord vers le fleuve. Les FAMa avaient pour missions de reconnaître ces axes, contrôler la zone notamment grâce aux fouilles, d’aller à la rencontre de la population pour évaluer la situation dans la zone et avoir des renseignements sur d’éventuels mouvements terroristes. Les trois bataillons de la MINUSMA se sont quant à eux orientés sur des actions de sécurisation d’axes.
Photos de l'opération Hydre
(cliquer sur la photo pour mettre en action le diaporama)
L’opération Hydre ne s’est traduite par aucun affrontement direct, les terroristes évitant systématiquement le contact et fuyant à l’approche des forces.
Un important site logistique des groupes terroristes a néanmoins été mis à jour au Nord-Est de Tombouctou, avec une organisation minutieuse ne laissant aucun doute sur sa fonction.
Cette opération a enfin démontré la capacité des forces armées maliennes et des forces de la MINUSMA à durer sur le terrain, dans des actions complémentaires, en agissant avec le soutien de la population.
04 novembre
Une cérémonie de levée de corps des deux journalistes assassinés à Kidal, s’est déroulée sur le tarmac de l’aéroport de Bamako.
Les opérations terrestres se poursuivent dans la région élargie de Kidal. Des opérations combinées y ont été menées et se poursuivent toujours. Parallèlement, des patrouilles mixtes sont menées quotidiennement en ville par le bataillon sénégalais de la MINUSMA, appuyé par le détachement de liaison et d’appui (DLA) de la force Serval ainsi que les FAMA.
11 novembre
Le général Marc FOUCAUD, commandant la Force Serval (COMFOR Serval) a inauguré le nouveau camp des troupes françaises à Bamako baptisée « CBA Damien Boiteux » en souvenir du premier soldat français tué au Mali le 11 janvier 2013.
La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Défense et des anciens combattants malien, Monsieur Soumeylou BOUBÉYE MAÏGA, de l’ambassadeur de France au Mali, Monsieur Gilles HUBERSON, ainsi que des représentants de la MINUSMA et d’EUTM Mali.
Réalisé par le service d’infrastructure de la Défense (SID), ce nouveau camp a pris le nom du chef de bataillon Damien Boiteux, premier soldat tombé dans la cadre de l’opération Serval. Les militaires positionnés à Bamako sont dorénavant regroupés sur une même zone. Elle inclut les moyens de communication de la force (PCIAT), ainsi que l’unité médicale de transit (UMT) et la zone vie. Près de 1000 hommes, opérationnels armant le poste de commandement, transmetteurs, logisticiens, responsables du soutien et du transit sont présents sur ce camp.