16 février 1986: Raid sur l'aérodrome de Ouadi Doum


Bien que situé dans le nord du Tchad, l’aérodrome de Ouadi Doum avait été construit par les Libyens qui comptaient en faire une plaque tournante pour leurs forces, lesquelles soutenaient le rebelle tchadien GOUKOUNI OUEDDEÏ, en lutte contre HISSENE HABRE, alors président en fonction à N’Djamena.

La piste de Ouadi Doum était longue de 3.800 mètres pour 30 de large. Le périmètre défensif de la base s’étendait sur plusieurs dizaines de kilomètres, avec 31 postes de combat. La défense aérienne était assurée par des missiles sol-air SA6 “Gainful”, des mitrailleuses de 14,5 mm et des canons ZSU-23-4 “Shilka” de 23 mm.

L’aménagement de l’aérodrome d’Ouadi Doum en site militaire était une violation de l’accord passé en septembre 1981 entre la France et la Libye, en vertu duquel les deux parties s’étaient engagées à retirer leurs forces du Tchad. Aussi, le gouvernement français, averti de ce qu’il se tramait dans le nord du Tchad grâce à des reconnaissances effectuées par un Mirage IV, décida alors de frapper un grand coup et de détruire la base libyenne.

Pour cela, l’armée de l’Air disposait d’une quinzaine de Jaguar des 7ème et 11ème escadres de chasse déployés à Bangui, Libreville et Dakar ainsi que deux avions ravitailleurs C135. L’aéronautique navale pouvait fournir deux Breguet Atlantic, alors basés au Gabon.

Le 15 février 1986, l’ordre d’attaquer Ouadi Doum fut donné dans la soirée. Le lendemain, à l’aube, les Jaguar de l’escadron de chasse 1/11 Roussillon, épaulés par des Mirage F1C chargés de leur protection, décollèrent de Bangui, avec un seul réservoir auxiliaire de 1.200 litres sous leur fuselage pour les 1.500 km à parcourir, d’où la nécessité des C135FR.

Pour leur mission, les Jaguar emportèrent des bombes anti-pistes BAP 100, pouvant pénétrer jusqu’à 1 mètres dans le sol, et des bombes classiques de 250 kg. Après avoir ravitaillé en vol une première fois, les 11 appareils arrivèrent non loin de la zone d’acquisition des radars hostiles peu avant 8 heures du matin.

Dès ce moment, les Jaguar évoluèrent à très basse altitude pour ne pas se faire repérer par les Libyens. Finalement, ces derniers ne virent rien venir. Les avions français, disposés en échelon refusé, déboulèrent sur Ouadi Doum à une vitesse de 700 km/h et larguèrent leurs munitions sans être touchés par les forces libyennes. L’attaque ne dura qu’à peine quelques minutes. Le temps de réaliser ce qui leur arrivait, les appareils du 1/11 Roussillon rejoignaient déjà Bangui.

Les armées françaises pensent s’être ainsi assurées à nouveau la supériorité aérienne sur ce théâtre. Mais le lendemain, en représailles, un bombardier de fabrication soviétique Tu-22 libyen largue 4 bombes sur l’aéroport de N’Djamena, endommageant légèrement la piste1. Ça aurait pu être pire, et les Français sont surpris.

Un second raid sur Ouadi Doum a été mené le 7 janvier 1987, en réponse à une nouvelle provocation libyenne. Finalement, cet aérodrome sera pris quelques mois plus tard par les forces d’ HISSENE HABRE.
 

Le site des Vieilles Tiges


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Le dispositif Épervier a été mis en place au Tchad en février 1986 afin de contribuer au rétablissement de la paix et au maintien de l’intégralité territoriale du pays. Il contribue actuellement à la stabilité du Tchad et de la sous-région.
 
 
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Aujourd’hui c’est près de 950 militaires, il se compose :
  • un état-major interarmées,
  • un groupement Terre : environ 350 militaires et 70 véhicules (14 véhicules blindés légers ERC 90 Sagaie, 23 véhicules d’avant blindés et divers véhicules légers) répartis entre une compagnie motorisée et un escadron blindé à N’Djamena et une unité élémentaire de protection terrestre à Abéché,
  • un groupement Air : environ 150 militaires et 12 aéronefs stationnés sur la base de N’Djamena et assurant des missions de chasse et de reconnaissance (2 Mirage F1 CR, 3 Mirage 2000D), de transport tactique (1 Transall C160, 1 Hercules C130 et 4 Puma SA 330) et de ravitaillement en vol (1 C135 FR),
  • une base de soutien à vocation interarmées (BSVIA) assurant le support opérationnel, technique et personnel des unités stationnées sur les différents sites ; elle dispose notamment d’un groupement Santé de près de 40 militaires.
Le dispositif français au Tchad est adossé à deux bases principales : la plus importante est la base aérienne 172 « sergent-chef Adji Kosseï »  à N’Djamena, au nord-ouest de l’aéroport, et la seconde est le camp « capitaine Michel Croci »  à Abéché, dans l’est du pays. Un détachement est également stationné à Faya, au nord du Tchad.
 
L’actualité d’Epervier au 16 février 2013

Le groupement Terre de la force Epervier est passé sous les ordres du colonel WACHÉ, chef de corps du 110ème RI basé à Donaueschingen en Allemagne. Il succède au colonel GÈZE, chef de corps du 21ème RIMa toujours déployé au Mali.
Le 110ème RI arme désormais l’état-major du groupement Terre ainsi que la compagnie motorisée (COMOTO). Le 3ème RH de Metz quant à lui, arme l’escadron blindé et le 8ème RA de Commercy constitue l’unité élémentaire de protection terrestre détachée à Abéché. Pour des raisons de logement, suite à l’augmentation des flux de personnel lors de l’opération Serval, une partie importante de la COMOTO a été momentanément stationnée à Abéché.
 

Une autre passation de commandement s’est déroulée le 11 février 2013 à Faya, pour le détachement français constitué d’une vingtaine de militaires et situé dans la palmeraie au milieu du désert saharien. La cérémonie a été l’occasion de réunir les nombreuses autorités locales avec lesquelles les militaires travaillent au quotidien. Le lieutenant-colonel URLACHER y succède au lieutenant-colonel MARCAILLOU, précédent chef du détachement sur place.
Quelques jours auparavant, le 08 février 2013, le colonel RATAUD, commandant de la force Épervier, a présidé le transfert d’autorité de la base de soutien à vocation interarmées BSVIA de la force Épervier. Le lieutenant-colonel KRAUSSE succède ainsi au lieutenant-colonel GRÉGOIRE. La base de soutien à vocation interarmées compte plus de 300 militaires détachés de l’armée de terre, de l’armée de l’air et des services. Elle assure le support opérationnel, technique et personnel des unités stationnées sur la base Adji Kosseï (protection, sécurité incendie, soutien pétrolier etc.). En cas de déclenchement du plan Chari Baguirmi, elle assure l’organisation et le fonctionnement  du centre d’évacuation des ressortissants (CENTREVAC).
Source : Opexnews
 


 

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