L'HISTOIRE DU PARACHUTE.

 
Des origines à la fin du XIXéme siècle.
  • Les origines.
L’origine du parachute se perd dans la nuit des temps et rien n’est plus mal aisé que de découvrir un document irréfutable sur ce point. Du reste Icare était-il parachutiste ou aviateur ?
Les candidats au titre de premier parachutiste sont trop nombreux pour qu’il soit possible d’en couronner un seul. Les plus anciens sont les moins sûrs, bien entendu, en commençant par ce légendaire empereur SHUN qui vivait 2000 ans avant notre ère et qui se serait jeté du haut d’une grange incendiée en tenant à bout de bras deux larges chapeaux de roseau.
  • Léonard de VINCI (1452 - 1519).
C’est à Léonard de VINCI que revient le mérite d’avoir, le premier, conçu scientifiquement un projet de parachute à l’usage d’homme. Il dessina un homme suspendu en l’air à un cadre en forme de pyramide recouvert de tissu.
  • Fausto VERANZIO (1551 1617).
Vers 1616, Fausto VERANZIO saute d'une tour à Venise à l'aide d'une carcasse recouverte de toile pour ralentir sa chute et il atterrit sans dommage. Il écrira : « Avec une voile carrée tendue avec quatre perches égales, et ayant attaché quatre cordes aux quatre coins, un homme sans danger pourra se jeter du haut d’une tour ou de quelque autre lieu éminent : car, encore que, à l’heure, il n’y ait pas de vent, l’étoffe de celui qui tombera apportera du vent qui retiendra la voile de peur qu’il ne tombe violemment, mais petit à petit descendra. L’homme doit donc se mesurer avec la grandeur de la toile »
  • Louis-Sébastien LENORMAND (1757 - 1839).
En 1783, un jeune professeur de chimie de Montpellier, Louis-Sébastien LENORMAND, réalisa un parachute avec plusieurs parasols.
Il effectua plusieurs essais avec des charges inertes d’abord, puis avec des animaux du haut de l’observatoire de Montpellier. Sur le sujet, il écrivait :
« je fais un cercle de quatorze pieds de diamètre avec une grosse corde. J’ attache fortement tout au tour un cône de toile, dont la hauteur est de six pieds. Je double le cône de papier en le collant sous la toile pour le rendre imperméable à l’air. Je mets tout autour du cône des petites cordes qui sont attachées par le bas à une charpente d’osier et formant avec cette charpente un cône tronqué renversé. C’est sur cette charpente que je me place.
Par ce moyen, j’évite les baleines du parasol et le manche qui feraient un poids considérable. »
Dans la matinée du 26 décembre 1783, notre physicien sauta d’un ormeau, atterrit et recommença. Il recommença souvent, tout seul ou en public et son engin qu’il avait baptisé «parachute» (qui pare la chute) paraissait aussi au point que possible.
Ces sauts n’étant pas contestés, comme ceux des frères MONTGOLFIER, il nous est permis d’affirmer que le premier « parachute » ainsi que le premier parachutiste furent authentiquement français.
  • Jean-Pierre BLANCHARD (1753 - 1809).
Un autre français, l’aéronaute Jean-Pierre BLANCHARD (1753-1809), utilisa un parachute à partir d’un ballon récemment inventé. En 1785, il emmena son chien avec lui et le jeta dans le vide, au dessus du Champ de Mars. La pauvre bête ne goûta guère la plaisanterie, et de ce fait, aurait abandonné ses expériences.
  • André Jacques GARNERIN (1769 - 1823).
En 1797, André Jacques GARNERIN est considéré comme le premier parachutiste, car c’est lui qui fait le premier saut réussi. A Paris dans le parc Monceau, il fit frissonner les foules en sautant d’un ballon flottant à 2000 pieds de haut.
Cinq ans plus tard GARNERIN devenu parachutiste professionnel, fit un saut encore plus sensationnel, devant le Roi et la Cour d’Angleterre. Son nouveau parachute était fait de 32 panneaux de soie cousus ensemble et disposés en forme de coupe renversée.
Il avait un diamètre de 7 mètres et était attaché sous la nacelle du ballon. 
On rapporte que cette fois le ballon atteignit 8000 pieds avant que GARNERIN ne se lance. Le parachute se déploya bien, mais au cours de la descente il se mit à osciller, balançant GARNERIN follement de côtés et d’autres. L’infortuné parachutiste atterrit sans mal mais si fortement secoué et pris de nausées qu’il s’aperçut à peine des acclamations de ses augustes spectateurs. Au cours de cette descente, les turbulences atmosphériques imprimèrent à son engin de dangereuses oscillations qui allèrent jusqu’à 90°.
Le physicien Joseph Jérôme Lefrançois de LALANDE (1732-1807), intrigué par ces balancements, lui conseilla finalement de ménager au sommet de la calotte du parachute une ouverture qui permit à l’air de s’échapper, au lieu de créer des perturbations aux abords de la voilure. C’est ce que nous appelons maintenant la cheminée.
À partir de cette époque le parachute prit vraiment de l’importance. GARNERIN eut de nombreux émules parmi lesquels son frère Jean-Baptiste, le professeur BOURGUET et une jeune fille pleine d’enthousiasme nommée Geneviève LABROSSE.
« L12 octobre 1799, son élève et future épouse, Jeanne Geneviève LABROSSE, est la première femme à sauter en parachute. Le 11 octobre 1802, elle dépose au nom de son mari un brevet sur l' « appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci. Ses organes essentiels sont une calotte d'étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l'extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l'ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d'air.»
  • Robert COCKING (1776 - 1837).
La première mort homologuée provenant d’un saut en parachute fut celle de Robert COCKING (1776 - 1837), un inventeur anglais. Jeune homme, il avait été impressionné par le saut effectué par GARNERIN en Angleterre et se demandait quelles pouvait être la cause des oscillations qui s’étaient produites. Dans les années qui suivirent, COCKING dessina et essaya des parachutes pour lesquels il espérait éliminer les causes d’oscillations, rendant les descentes plus sûres.
En 1837COCKING devenu vieux, se trouva enfin prêt à essayer le modèle qu’il avait perfectionné. Son parachute était très différent de celui de GARNERIN et ne ressemblait en rien à ce que nous connaissons aujourd’hui. C’était une grande machine en forme de cône la pointe en bas. 
Le haut du parachute était à un grand cerceau de 32 mètres. Des cerceaux de plus en plus petits en se rapprochant de la pointe, maintenaient le reste du tissu. L’engin pesait plus de 90 kg et comportait 100m² de toile fine.
Quand son ballon eût atteint 1500 mètresCOCKING détacha le parachute du ballon et la chute commença à une allure très rapide. L’effort imposé au parachute fût trop grand. Le bord supérieur se rompit, la toile se replia. À environ 90 mètres du sol, la nacelle se brisa, l’inventeur tomba en chute libre et se tua.
Le développement du parachute progresse en même temps que celui de l’aérostation. Les exhibitions de sauts en parachute à partir des ballons étaient devenues communs aux Etats-Unis dès l’année 1880. Les parachutes se rapprochaient du modèle inventé par GARNERIN. L’aéronaute parachutiste se trouvait dans une nacelle suspendue à la voilure du parachute.
  • Thomas BALDWIN (1854 - 1923).
Le premier à utiliser un harnais au lieu d’une nacelle fut le capitaine Thomas BALDWIN, un des plus éminents pionniers américains du parachutisme. Il fabriqua un harnais similaire à ceux qu’on utilise aujourd’hui. Ce harnais était suspendu à des drisses le reliant à la voilure. Il élimina complètement la nacelle traditionnelle. Il faisait ses ascensions, assis sur un trapèze suspendu au ballon. Le sommet de la voilure du parachute était attaché à la barre du trapèze de façon que lorsque BALDWIN se laissait tomber de ce trapèze son poids suffisait à libérer le parachute qui s’ouvrait alors, lui assurant une descente normale.
  • Kate PAULUS (1868 - 1935).
Si l'on demandait aux parachutistes, lorsqu'ils plient leur parachute, après un saut, à qui ils doivent l'invention du pliage, beaucoup seraient surpris de savoir qu'il s'agit d'une femme ! Mais il faut bien avouer que le nom de la belle Kathe PAULUS ne s'inscrit pas en lettre d'or dans l'histoire du parachute.
Couturière de formation, Kate était la fiancée d'un aérostier avec lequel elle faisait des exhibitions aériennes. C'est pour accentuer l'attrait qu'elle en vint à effectuer des sauts en parachute.

Cette allemande a réalisé les premiers pliages d'un parachute et les premières mises en gaine des voilures en 1892. 
Jusque-là, les parachutes étaient généralement ouverts à l'avance en dessous, au-dessus ou sur le côté des ballons.
 
De 1839 à 1909, elle accomplit 147 sauts dont 65 avec ouverture successive des deux parachutes. Il convenait donc que le pliage soit impeccable, en conséquence elle prenait les mêmes précautions prises aujourd'hui pour éviter que les suspentes ne s'emmêlent !
 
L’ère du premier saut en parachute, à partir d’un aéronef, était proche.
 
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