1947: les débuts de la PMP




Voici un article sur les débuts de la préparation militaire parachutiste en 1947. Il est tiré de la revue d’information des Troupes Françaises d’occupation en Allemagne.




 

Montant au terrain, en rangs impeccables, ils défilent devant nous. Ils sont une centaine qui passent en chantant, la silhouette déformée par leurs deux parachutes. Ils sont très jeunes, c’est leur premier saut. Instant attendu et cependant un peu redouté, aboutissement de longs efforts moraux et physiques.

 
Ces jeunes garçons, s’ils portent avec fierté l’uniforme de leurs anciens, ne sont pas encore des soldats. Ils font leur préparation prémilitaire qui leur permettra, étant titulaire de huit sauts d’avion, d’être breveté parachutiste sitôt l’appel de leur classe.
 
Ces futurs parachutistes, qui s’apprêtent à monter dans le Junker 52, ont subi de longs mois d’entraînement. On ne fait pas un parachutiste militaire en quelques heures. Après une visite médicale sérieuse, le futur soldat choisit un centre de formation prémilitaire qui lui fera connaître et apprécier l’arme de son choix.

 
Trente centres existent ainsi tant en France qu’en Afrique du Nord, trente centres où se forment quelques 5 000 jeunes gens.
 
Celui qui désire faire son service militaire dans les « Commandos Parachutistes » doit passer une visite médicale nécessaire. Reconnu apte à servir dans cette arme, il commence à suivre les cours théoriques et pratiques dans le centre de son choix. Les cours pratiques sont des exercices physiques allant graduellement de la gymnastique élémentaire jusqu’aux exercices des Commandos. Les cours théoriques lui font connaître le délicat fonctionnement du parachute et les différents modèles actuellement en service.
 
Ainsi préparé, l’élève va désormais se livrer à des exercices de parachutisme pur. Il va acquérir l’art de faire un parfait « roulé-boulé », il ne craindra pas de se laisser tomber de très haut, et surtout il aura appris à se lancer, sans hésitation, dans le vide du haut de la tour Choisy, grande construction métallique d’une trentaine de mètres qui met l’élève dans les conditions d’un saut d’avion.
Dix, quinze, vingt fois il sautera ainsi. Il saura se recevoir sur le sol sans se faire mal. Par les vents les plus forts, il se libérera sans difficultés de son parachute, et en aucun cas, il ne risquera de se faire dangereusement traîner sur le sol. Cet entraînement progressif s’échelonnera sur une durée de cinq mois, les sauts ne commençant qu’au milieu du quatrième.
 
Le grand jour arrivera enfin où, mêlé à ses camarades, il suivra en chantant la route qui conduit au Camp de Mitry Mori. Les avions seront là et, après un vol d’accoutumance, il sera lâché dans le vide. Dès lors, chaque semaine, le jeune parachutiste sautera dans les conditions les plus diverses…

 
 
L’élève parachutiste devra accomplir sept sauts à diverses altitudes, le dernier saut étant exécuté de nuit. Après quoi, il recevra son brevet civil.
 
Viendra l’appel de sa classe, le jeune breveté pourra préparer un peloton de sous-officiers et se perfectionnera ainsi dans la voie qu’il a volontairement choisie.

 
 
Les jeunes garçons que nous vîmes sur le champ d’aviation étaient les premiers à être formés par ces centres. Nous ne fûmes pas déçus : disciplinés comme de vieux soldats, les jeunes gens, un à un, montèrent à l’appel de leur nom dans l’avion. Et si les visages étaient un peu tirés, tous souriaient.
 
Les sauts furent magnifiquement réussis tout à l’honneur de ceux qui les entraînèrent car, s’il faut applaudir de tout cœur l’allant de cette belle jeunesse, il nous faut rendre hommage au dévouement de leurs officiers. Il leur a fallu en effet monter de toutes pièces les centres dont nous avons parlé et ce ne fut pas chose facile.

 
 
Les promesses, les encouragements nombreux ne furent pas toujours tenus. Tout s’arrangea finalement, mais ce ne fut point sans mal pour ceux qui s’était donné mission de réaliser un tel programme.
 
Qu’importe maintenant, le premier pas est fait, l’impulsion donnée, la jeunesse de notre pays saura se montrer digne de la confiance de ses aînés.

Rappel sur les TOA (Troupes d’occupation en Allemagne)

Après la défaite de 1945, l'Allemagne et l'Autriche furent divisées en quatre zones d'occupation, réparties entre les quatre grands alliés : Union soviétique, Royaume-Uni, États-Unis et France.

La Zone d'occupation attribuée à la France comprenait les territoires situés le long de la frontière française, ainsi que les districts nord de Berlin-ouest dans ce qui deviendra l'Allemagne de l'Ouest et son premier gouverneur fut le général d'armée Marie-Pierre KOENIG.

C'est dans ce contexte que l'Armée française créa en 1945 les Troupes d'Occupation en Allemagne (T.O.A.), dont le quartier-général fut établi à Baden-Baden pour contrôler sa zone d'occupation. Cette décision s'accompagna de la création d'une monnaie autonome n'ayant cours légal que dans la zone d'occupation française, le Franc FFA.

Le 10 août 1949, à la suite d'une réorganisation administrative de la Zone française d'occupation, les Troupes d’occupation en Allemagne (TOA), cessaient d'exister: elles prenaient le nom de Forces françaises en Allemagne (FFA).



 

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