Le 20 octobre 1944, à Grenoble, Paul BOULLU s’engage au sein du 1er Régiment de Tirailleurs Marocains (1er RTM). Affecté à la section montagne, il est éclaireur et effectue des missions spéciales dans les Vosges, en Alsace, en Autriche et en Allemagne. Il est cité à l’ordre du régiment: «a fait preuve de bravoure le 4 février 1945 devant Soultz, comme éclaireur de tête de son groupe, il a permis la capture de 20 prisonniers». Cette citation lui vaut l’attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.
Élevé à la distinction de 1er classe le 3 mai 1945, il est nommé caporal le 1er décembre et sergent le 14 décembre de la même année. Il a 21 ans lorsque l’armistice est signé.
Ses qualités humaines et professionnelles affirmées, lui permettent d’être proposé pour passer le concours de l’École Militaire Interarmes, qu’il réussit. En 1946, il intègre l'EMIA dans les rangs de la Promotion Indochine. À l’issue de sa scolarité, il est nommé sous-lieutenant et choisit l'artillerie coloniale, spécialité du matériel et bâtiments coloniaux.
Rengagé pour 2 ans, il est affecté à Bourges à l’école d’application du Matériel puis à Toulouse à la direction des troupes coloniales. Nommé lieutenant le 11 janvier 1950, il est muté au Sénégal à Dakar au Service du Matériel et des Bâtiments de l’Afrique Occidentale Française ( SMB AOF ).
Début 1953, il est stagiaire au cours des officiers spécialistes des matériels de parachutage et de largage avant de partir pour l’Indochine où il est affecté à la 11ème compagnie moyenne de réparation du matériel (11ème CMRM). Il commande les ateliers de réparation des parachutes. Le 11 juin 1955, il reçoit un Témoignage de Satisfaction : «chargé de la direction de l'atelier de réparation des parachutes des Forces Terrestres du Nord Vietnam, pendant une période opérationnelle très active, le lieutenant BOULLU a brillamment réussi dans l'accomplissement de sa mission. À obtenu les meilleurs résultats grâce à ses connaissances techniques poussées et à son action personnelle de tous les instants, qui a largement contribué au soutien logistique du corps expéditionnaire d'Extrême-Orient. »
Il est nommé capitaine le 11 décembre 1956 alors qu’il est affecté à Paris à la direction des affaires militaires du ministère de la France Outre-Mer.
L’année suivante, en 1957, c’est le départ pour le Congo Brazzaville, à Pointe Noire, à la sous-direction du SMB. Il y reste 3 ans et revient, en 1960, à Paris à la direction des affaires militaires du ministère de la France Outre-Mer.
À l’été 1962 il est muté à Djibouti, à la direction du Service du Matériel et des Bâtiments, où il occupe la fonction de chef du service armement. C’est aussi l’époque où il change de statut et intègre le Cadre Spécial.
Début janvier 1965, retour en métropole et passage obligé au dépôt des isolés des troupes d’outre-mer (DITOM) de Marseille. En juin de la même année il est muté au Tchad, au 6ème Régiment Inter-Armée d’Outre-Mer (RIAOM) basé à Fort Lamy. C’est au cours de ce séjour qu’il est promu au grade de commandant.
À l’été 1971, c’est le retour à Grenoble d’où il dirige les dépôts de munitions de forts Barraux et de fort Comboire.
Fin 1973, dernier séjour outre-mer en Nouvelle Calédonie. Il est affecté au 7ème Bataillon de Commandement et des Services (7ème BCS) à Nouméa où il séjournera jusqu'à l’été 1976 avant de regagner la métropole et la Direction du Matériel de la IVème Région Militaire (DIRMAT IVème RM) à Bordeaux. Le 1er juin 1976, il est promu au grade de lieutenant-colonel du cadre spécial.
Après 33 ans de service, il fait valoir ses droits à la retraite le 15 juin 1977 et commencera une deuxième carrière dans la Réserve.
Il décéde le 14 décembre 2020.
NB : Dans la ville de Soultz (68360), un rond-point porte son nom.
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