Chapitre 5: LES OPÉRATIONS

 

La spécialité des matériels de parachutage et de largage pendant la crise du canal de Suez.

 
  • Le conflit de Suez: rappel des faits.
 
  • Témoignage de Gérard MARGUINAL (Coin's 58).

Dans le cadre de l’opération Mousquetaire, (opération franco-britannique qui, en 1956 vit des unités des deux pays intervenir pour libérer le Canal de Suez, nationalisé par le colonel NASSER, (raïs d’Égypte.) les unités françaises sont regroupées, à Chypre, au camp Michel LEGRAND. On y trouvait l'état-major venu de Paris et de Bayonne, la base aéroportée (BAP) de PAU et le camp de passage où trois régiments de la 10e DP, le 1er RCP, le 2e RPC et le 3e RPC attendaient l’action.
La SEPP était incluse dans la BAP et était commandée par le capitaine BAURENS avec comme adjoint l’adjudant-chef DESCHAMPS. Je me rappelle des noms de deux autres cadres : l’adjudant BERTEAU et le maréchal des logis-chef MORENO.
Nous sommes restés huit mois, du 1er septembre 1956 au 10 avril 1957. le détachement avait été constitué avec des personnels de l’ETAP. Les plieurs étaient des appelés.
La section était implantée à Nicosie( la capitale de l’île) dans un garage qui avait été réquisitionné. A 1km, un autre bâtiment avait été aménagé en salle de pliage. Les plieurs étaient logés, sous tentes, derrière le bâtiment de la SEPP.
Les conditions de travail étaient rustiques. L’aération et le séchage des parachutes se faisaient à ciel ouvert.

Comme parachutes nous avions : des TAP 660 pour les automatiques, des 691 pour les commandés (ce n'était pas la préhistoire !) et le stockage se faisait en GC 15 ( conditions idéales !).
Pour les parachutes matériels des G1, des gaines TAP 22 et des paniers carton TAP 4. Nous n’avions pas de parachutes pour matériels lourds type G 12. Ces matériels étaient conditionnés par les personnels de la CLA1 (Compagnie de Livraison par Air) intégrée à l'élément de livraison de la "Force A" pour la campagne de Suez.

  • Photos transmises par Gérard MARGUINAL.
Le détachement de la SEPP. L'aération des parachutes.
Le bâtiment de la SEPP. Le cantonnement des plieurs.
L'aération des parachutes en plein air.
 
  • Photos transmises par Philippe LAQUECHE.
Derrière le bâtiment de la SEPP de NICOSIE.
En bas à gauche CNE BAURENS CDT la SEPP de CHYPRE, sa secrétaire, ?, BCH LEZAC
Debout, de gauche à droite :?, ?, Cdt LEON (en inspection), MDL LAQUECHE, MCH BERTEAU.
L'arrière du bâtiment de la SEPP.
 
  • Témoignage de Toussaint ESPOSTI (Coin's 605).
J'ai sauté sur Port Saïd pour l'opération sur le canal de Suez. A l'époque, j' étais affecté au groupe récupération des parachutes de la section de pliage de la BAP/AFN. Pour cette opération, j'avais pour mission de récupérer les matériels de la 10ème Division Parachutiste. Nous avons, dans un premier temps, été brouettés sur Chypre par voie aérienne civile (Air France). Nous sommes restés quinze jours sur l'île, a bivouaquer sous des tentes anglaises. Puis, une nuit, à 1heure du matin, branle-bas de combat ! On est venu nous chercher pour embarquer, mais personne ne connaissait la destination: pas même le lieutenant.
Vers 4h, on s'est équipé puis décollage. Pour ne pas alerter les égyptiens, les avions ont fait un grand détour et sont arrivés par le désert, alors qu'ils nous attendaient par la mer.
On a sauté à 7h du matin, à une altitude de 400m (la deuxième vague a été larguée à 13h sur Port Fouad). La zone de saut était souple. Et là, j'ai eu la peur de ma vie. J'ai atterri dans un trou, fait par un obus de mortier. Je m'étais mis à plat ventre pour me déséquiper, quand soudainement un gars tombe à côté de moi. Il portait un casque anglais. Il m'a sauté dessus, croyant qu'il avait à faire à un ennemi. Après quelques volées de bois vert, on a réussi à s'expliquer et tout est rentré dans l'ordre.
Pour tout armement, je n'avais qu'un pistolet de calibre 7,65 mm. Aussi, le premier mort égyptien que j'ai trouvé, je lui ai soustrait sa carabine tchèque avec ses munitions: il n'en avait plus besoin!
Le lieutenant qui commandait la section s'appelait MORANVAL. Il n'était pas très à l'aise. En progression, à chaque fois qu'il rencontrait un trou d'obus, il sautait dedans. Son radio, restait à l'extérieur. Il lui disait: " Hé! mon lieutenant, c'est fini !" Puis il rigolait.
Pour nous, les anciens d'Indochine, c'était de l'amusement par rapport à Dien Bien Phu. Le pire, c'était les mines.
Pour en savoir plus sur cette opération, cliquez sur la photo ci-dessous:
Retour à la page

Les Opérations



Créer un site
Créer un site