Pendant mon séjour aux EFAO, du 15 septembre 1991 au 16 janvier 1992 en tant que chef de la SEPP, j’ai participé à l’opération BAUMIER au Zaïre avec une compagnie du 3ème RPIMa. Le 23 septembre 1991 , j’étais en séance de sauts au profit d’une compagnie du 8° RPIMA basée à la sous-préfecture de BOUAR, distante de 400 km de BANGUI. Le soir, le commandant de bord du Transall (qui appartenait à la 61ème escadre de Transport), m’avertit que nous devions revenir, de toute urgence, à M’POKO (aéroport de BANGUI) pour récupérer et mettre en oeuvre le lot opérationnel de parachutes afin de procéder à l’évacuation de ressortissants français au Zaïre. De retour avec tout le matériel de la séance de sauts de BOUAR, j’ai fait préparer les parachutes et nous l’avons chargé dans un DC8 du COTAM qui nous attendait. Une relève des unités EFAO avait eu lieu ce même jour. Nous avons perçu l’armement, les munitions, les documents et « papiers de valeur ». Nous avons juste eu le temps de nous préparer pour le départ. Notre détachement s’envola pour le CONGO et nous posâmes à BRAZZAVILLE, où des Transall nous attendaient. Le lot de parachutes fut déposé sur le tarmac et les personnels du 3ème RPIMa s’équipèrent. Alors que nous étions en vol, la décision fut prise de poser les avions sur l’aérodrome de KINSHASA. Ce « voyage » n’a pas duré longtemps, car la distance qui sépare BRAZZAVILLE de KINSHASA est faible, de l’ordre de quelques kilomètres. Les deux villes se font faces et ne sont séparées que par le fleuve Congo qui fait office de frontière. Les avions se posèrent tout près de l’aérogare où il régnait une ambiance d’émeute. Des « manifestants » étaient tenus en respect par une section. Les parachutes furent entreposés dans le hall du bâtiment sous la garde d’éléments du 3ème RPIMa. A côté, je réquisitionnais un bureau pour loger pour mes personnels. Le poste de commandement était, installé sur la terrasse. Durant l’ attente, nous aidions à l’évacuation des personnes, qui étaient aérotransporté sur BRAZZAVILLE. Les parachutistes belges nous aidèrent à la protection du site. Pour eux, l’ opération était baptisé « BLUE BEAM » (rayon bleu). Une anecdote me revient à l’esprit: Durant l’évacuation, le deuxième jour, un homme se présenta à moi, comme le directeur technique d’Air France. Il me tendit des clés et me dit: « voilà les clés des congélateurs de ravitaillement des avions AIR FRANCE et avant que toute la nourriture ne soit avariée, je préfère vous en faire profiter». Les plateaux-repas furent amenés au PC et aux autres personnels, qui accueillirent avec plaisir ces repas ! J’ai aussi trouvé, au sous-sol, une douche en état de fonctionnement. Une fois les évacuations terminées, nous repartîmes vers le Congo avec le lot de parachutes. J’en ai profité pour visiter le centre de pliage de parachutes congolais. Le responsable était un sergent qui avait fait le stage de Montauban. Puis ce fut le retour sur Bangui en Transall. |