J’ai servi au titre de l’assistance militaire technique en Haute Volta de 1972 à 1974 en qualité de chef de l’atelier « entretien et réparation » des matériels de parachutage et de largage. J’ai remplacé l’adjudant-chef GEORGES.
La SEP comprenait trois tables de pliage de parachutes. Dans l’atelier réparation, il y avait une première classe comme réparateur.
À part l’entretien et le stockage des parachutes, il n’y avait pas beaucoup de travail. Les avions étaient souvent indisponibles. En deux ans, je n’ai fait que huit sauts et un largage.
Les parachutes étaient stockés dans une pièce réfrigérée. Je faisais des visites périodiques: je dépliais et repliais les parachutes dont les dates étaient périmées.
Je faisais beaucoup de sport. J’ai essayé de leur apprendre à jouer au rugby : cela n’a pas été une réussite. | En 1973, j’ai participé à l’opération « Sahel » qui consistait à larguer du mil et du sorgho à partir d’un C130 belges. Les Américains ont largué du lait en poudre, du papier hygiénique, des brosses à dents ! Le colonel BABA-SY, ministre des armées voltaïques, s’est exclamé : « ils nous prennent pour qui ? ils ne savent pas que le nègre se torche avec un caillou et se brosse les dents avec un morceau de bois ! ». Quinze jours après, nous avons trouvé en vente à Ouagadougou (la capitale de la Haute-Volta) les boîtes de lait en poudre, car soi-disant, il n’avait pas d’eau pour préparer le lait…
Suite à cette opération « Sahel », j’ai fait récupérer les parachutes à matériel sur le terrain. Les parachutes, visités, nettoyés, aérés et non détériorés ont été stockés. Sont-ils toujours en bon état ? | | Cliquer sur le cadre ci-dessus pour visionner le reportage | | Avec les parachutes détériorés, j’ai fait confectionner, par le tailleur de la compagnie avec l’accord du capitaine BOCONGOU, commandant la compagnie, des housses de matelas, des taies de traversin pour remplacer le matériel usé des dortoirs qui datait de l’époque coloniale. Les moustiquaires usagées des chambres des soldats, datant l’armée française, ont été remplacées par des moustiquaires en toile de parachute. J’ai été obligé de faire la même chose pour les militaires mariés, à condition qu’ils fournissent le fil à coudre !
Les suspentes ont été coupées à la longueur des lacets pour les bottes de saut et remises au lieutenant KALMOGO patron du magasin d’habillement. Avec les sangles et la bouclerie, j’ai fait confectionner des ceintures blanches pour les officiers et kaki pour la troupe.
Le médecin capitaine DESBAUMES, médecin français, en poste au 2ème Bataillon de Haute Volta m’a demandé de participer à l’organisation d’une opération « ramassage de fonds », afin de pouvoir acheter des médicaments pour toutes les familles qui venaient consulter. nous l’avons fait avec l’adjudant DRACHE, l’armurier du bataillon. Cela a été une réussite !
Lors d’une opération organisée par la compagnie parachutiste en pays LOBI, je suis tombé par hasard sur un stock important de sorgho et de mil entreposé à même le sol. Évidemment, il était pourri. J’ai demandé à un cultivateur ce qu’il avait fait des semences. Il m’a répondu: « on les a mangé et la France en donnera d’autres ». | - Personnels voltaïques avec lesquels j’ai travaillé.
|  | | - Commandant MAMADOU DJERMA, chef de corps du 2ème bataillon de Haute Volta.
- Capitaine BOCONGOU, commandant la compagnie parachutiste.
- Lieutenant KALMOGO, officier du matériel nommé ministre de l’agriculture, AET d’Autun (1962 – 1965). Fin 1973, début 1974, je lui avais déconseillé de prendre ce poste de ministre. Après le coup d’État, il a été emprisonné : j’ignore ce qu’il est devenu.
|  | | | | J’ai eu à régler quelques séquelles du décès du commandant MOUMOUNI, patron des troupes aéroportées voltaïque. Il est mort au cours d’une séance de saut à ouverture commandée.  | | Cliquer sur sa photo pour lire sa biographie | | | Ce séjour a marqué la fin de ma carrière militaire. J’ai eu une fin de carrière paisible ! |  | |
