Personnel civil, elle travaillait à l'Aéro. Elle aimait écrire, surtout des poèmes. Dans les années 1970 - 1980, un de ses poèmes circulait chez beaucoup de MATPARA et autres parachutistes. Il avait été frappé à la machine sur un empiècement de parachute ventral. Voici ce poème et deux autres à suivre. Un certainement pour son départ à la retraite, en septembre 1982, l'autre pour les voeux en 1991. Elle n'oubliait pas, ces petites mains expertes. | - Texte de madame Liliane Nicole, fille de madame COURTOISON.
| Née le 3 décembre 1922 à Bengy sur Craon, Marie-Louise COURTOISON s'est éteinte le 5 avril 2002 à Toulon des suites d'un infractus cérébral. C'est dans la poésie qu'elle avait trouvé le réconfort pour surmonter les évènements qui marquèrent sa vie. "Allez Paras chercher la rose!". Elle était notre mère, grand-mère et arrière grand-mère et c'est selon sa volonté, en notre compagnie, qu'elle s'en est allée rejoindre son époux René décédé en 1944 et son fils Christian décédé en 1989. Ses cendres ont été répandues. | | - Allez Paras chercher la rose.
| Je tiens entre mes mains, votre vie, votre flamme, Puis je tiens dans mon coeur mon sentiment de femme Ah ! s'il était plus jeune, je pourrais le nourrir En vous suivant la haut, pour le bon, pour le pire Hélas il est trop tard ! Mon rêve se repose, Aussi, j'ose en pensée, vous offrir une rose. Vous qui cherchez le ciel pour trouver la quiétude, Cueillez-la en passant, prenez-en l'habitude, Son parfum est très doux, enivrant et subtil, C'est la rose des vents, c'est la rose fragile, Ramenez-la sur terre en gestes délicats, Fleurissez votre coeur, votre sol, votre mât. Quand vous serez là-haut, très haut, dans le silence Quand vous verrez la terre parmi la turbulence Avant de vous jeter en bas à corps perdu Tracez-nous un ballet, tous ensemble, confondus. Vous êtes des pionniers, des conquérants, des as A l'affût d'un exploit, qui survit ou qui passe Encore quelques années à rêver et à coudre Encore quelques années à redouter la foudre Quelques années aussi à soigner vos coupoles Avant que je m'effeuille, avant que je m'envole. | Une petite main dans l'ombre de vos voiles. | | | | Avant de gravir le chemin Qui m'éloigne avec amertume, Des Froids manteaux, des chaudes mains, Mon coeur trop sensible s'allume. Avant d'emporter avec moi, Vos derniers mots, vos pieux messages. Avant de subir l'autre loi, Qui nous mène à ce grand voyage. Sachez que tous, grands et petits, M'avez nourris de vos lumières, Sans relâche nous avons bâti, Bercé nos ardeurs coutumières. Ma carrière a su s'étourdir Au tourbillon de son destin, Sans ne jamais se refroidir Au frimas des petits matins. Qu'il fût long et lourd ce trajet, Parsemé de ronces et de pierres, Pour toute escale; d'autres "BOURGET" Aux horizons, sans ciel, sans lierre. Pour vous, je refais le voyage En dedans de nos vies communes J'en garderai doux héritage, Des sentiments "frais" pour chacune. Je pense aux autres, évidemment, Emportés par la même vague, Au gré de mille et un tourments, D'un univers, qui trie, qui bague. Et puis voilà le jour venu, Prêt à rompre mes habitudes... Est-il pour moi le bien venu? Ou l'étranger aux doigts trop rudes... A chacun je redis MERCI ! Dans le vent et entre les pages, Couchés en un tendre récit, Mes mots redonneront courage. | - Photo transmise par Nicole AUSTRUY.
| | | | | Rayonnant, grâcieux, enfoui sous leur plumage Plein de petits mots doux, souhaits, baisers, serments, Messager bienheureux, vous transmettent l'hommage En mon nom, de mon coeur, bourré de sentiments. Malgré l'éloignement, toujours aussi vivace, Sur l' écran de mes yeux ressurgissent vos traits, Dans mon miroir secret, j'en retrouve la trace Tous, bien étiquetés sur des nuages abstraits. Au seuil de l'an nouveau, quand fleurissent guirlandes, Il fait bon évoquer ce qui nous a unis Rien que pour un moment, souvenirs en offrandes Avec précaution, sans rayer le vernis. Très bonne année 91 à vous tous. Nous voilà repartis, fuyant l'année qui coule, Subir d'autres tourments, bien les remodeler, S'en aller de l'avant en écartant la foule, Prendre le bon chemin, non, pas le survoler. Pas " adieu ", au revoir ! | | |