Chapitre 2: OÙ TROUVE-T-ON DES POSTES MATPARA ?

 
Au sein du Centre d'Instruction Parachutiste d'Orléans-Bricy.
 
Le Centre National d’Instruction Parachutiste, stationné à Orléans près de la Base Aérienne de Bricy, était un organisme unique en son genre. Ayant pour mission de fournir à la 11ème Division Parachutiste (11ème D.P.) quatre vingt dix pour cent de ses recrues brevetées parachutistes prémilitaires, il organisait et dirigeait des séances de sauts dans toute la France.
Placé sous la double autorité de l’Etat-Major de l’Armée de Terre (E.M.A.T.) et du Commandement des Ecoles de l’Armée de Terre (C.E.A.T.), il ne comptait que dix officiers, vingt cinq sous-officiers et une centaine de militaires du rang.
Organisation:
  • Commandement: Chef de corps, OSA, secrétariat.
  • Bureau opérations: 4 officiers de mission, 12 moniteurs TAP.
  • Centre d'Entretien et de pliage des parachutes: 1 officier, 8 sous-officiers, 70 plieurs.
  • Soutien corps: services administratifs, service santé, services techniques.
Il exécutait annuellement environ soixante semaines de sauts de brevet et une cinquantaine de Meetings, destinés à faire connaître auprès des jeunes les troupes aéroportées et la Préparation Militaire Parachutiste. Ces activités représentaient environ 50 000 sauts par an et permettaient de breveter plus de 9 000 jeunes prémilitaires.
Héritier des missions et de l’organisation de la Section de Saut en Vol de Romainville, le CNIP avait reçu en 1984 la garde au drapeau du 125ème RI. Ce régiment formé en 1914 avait pris une part importante aux combats de la Marne, sur L’Aisne, et à Verdun au point de perdre au cours de la grande guerre 2300 tués et 3500 blessé. Il était pour les parachutistes du CNIP le symbole de l’esprit de sacrifice qui a toujours été le leur.
Le CNIP c'était chaque année: 50 000 SOA, 5 000 SOR, 10 000 brevets, 500 heures de vol, 200 missions, 50 démonstrations.
  • A Orléans-Bricy: 10 officiers, 28 sous-officiers, 140 militaires du rang et 13 personnels civils.
  • La PMP en métropole: 42 officiers d'active et 22 aspirants, 48 sous-officiers.
  • La Compagnie Technique du CNIP.
Témoignage de Jean-Philippe N'GUYEN (Coin's 231) commandant d'unité de 1991 à 1993.
Le CNIP était un organisme très particulier qui ne comptait qu’une seule unité élémentaire, la Compagnie Technique. Tous les militaires du rang (une centaine d’appelés et une poignée d’EVAT) y étaient affectés et employés pour 2/3 d’entre eux au CPE (centre de pliage et d’entretien), le dernier tiers étant réparti dans les différents services (ordinaire, foyer, infirmerie, magasin du corps, garage, secrétariats…). Le commandant d’unité n’avait pas d’adjoint, ce n’est qu’en 1992 que le poste a été créé, à l’initiative du COL ZERAFA et ce fut le LTN ANSIDEI qui étrenna la fonction.
La mission de la compagnie était de fournir les parachutes, matériels et équipements destinés à la préparation militaire parachutiste.  En dehors de ça, peu de contraintes, ce qui permettait de se focaliser sur la qualité du travail (reconnue à chaque contrôle technique) et sur les activités de cohésion.
Il n’existait pas de BOI (bureau opération instruction) pour organiser les stages ou les instructions et c’est la compagnie qui se chargeait de mener l’instruction technique pour former les spécialistes mais également l’instruction TTA (séances de tir, sortie terrain, activités diverses), évitant ainsi la routine des activités techniques. Suivant les besoins, on pouvait également envoyer des personnels au 6ème CUIR à OLIVET pour y effectuer un PEG ou un PSO.
J’ai eu le privilège de commander cette compagnie de 1991 à 1993, entouré de cadres exceptionnels (LAVIE, JOSEPH, DELAIS, BALI, LOMBARDO, HEMMER, KIEFFER…) qui sont devenus mes amis et d’autres qui nous ont hélas quittés depuis (JEANNE, GAUCHET, METZGER).
Avec eux, j’ai connu des moments inoubliables à la tête de la compagnie, parmi lesquels :
  • les semaines d’oxygénation à MONTLOUIS, où on lâchait nos plieurs sur les pistes enneigées,
  • le stage commando aux ROUSSES,
  • le déploiement de GEMAPAL, pour lequel le colonel KOESSLER nous avait désigné site pilote,
  • les matches de foot contre les pompiers et gendarmes, avec des troisièmes mi-temps mémorables,
  • les soirées cohésion, notamment les bals costumés,
  • les stages « chute » à ROYAN,
  • le challenge pliage,
  • les séances de tir à CERCOTTES …
En bref, deux années très riches humainement, dans un organisme unique, où les liens qu’on a pu tisser à l’époque sont restés toujours aussi forts, malgré le temps et l’éloignement.
Cliquez sur la photo ci-dessous pour ouvrir l'album.
  • Le fanion de la Compagnie Technique.
  • Les différents commandants d'unité de la Compagnie Technique.
 
CNE PECO
1980 - 1982
CNE DOENS
1982 - 1984
CNE GENTY
1984 - 1986
CNE MARTINEZ
1986 - 1988
CNE REVEL
1988 - 1991
 
     
CNE N'GUYEN
1991 - 1993
CNE ALLUE
1993 - 1995
CNE ANSIDEI
1995 - 1998
     
  • Les différents chefs d'atelier.
ADC IBOS
1980 - 1984
ADJ MIBORD
1984 - 1988
ADC MANTAUX
1988 - 1990
ADC LAVIE
1990 - 1995
ADJ DELAIS
1995 - 1996
ADJ LEJEUNE
  • Photos transmises par Patrick GISOLO.
Les personnels du CNIP en 1991 Drapeau du 251° RI
  • Photos transmises par Etiennette PLOQUIN (Coin's 224).
Les personnels du CNIP en 1993 - 95. Les personnels du CNIP en 1995 - 97.
  • Photos transmises par Jean-Pierre MERMOZ (Coin's 9).
L'encadrement de 1991 à 1993 L'encadrement 93 - 95
Première rangée de gauche à droite : JOSEPH – CNE N'GUYEN – OLIVIER (non MAT PARA) - BAPTISTE.
Deuxième rangée : METZGER - GAUCHET - LAVIE - DELAIS - ANSIDEI.
Accroupi: CNE ALLUE
Debout de gauche à droite: LAVIE - DELAIS - ANSIDEI - BALI - BAPTISTE - SERRA - METZGER - KIEFFER.
  • Photos transmises par le général (2S) PARTY: la compagnie technique en images.
Le capitaine DOENS quitte son commandement. Opération de relations publiques: visite de l'atelier de réparation.
1984: Honneurs au GCA SCHMITT, major général de l'AT. Visite du préfet de Région M. BENTEGAC.
  Soirées à la compagnie Technique.
Méchoui de la CT.  
 
Les commentaires les plus pertinents.
  • Pascal DYBIZBANSKI le 24/07/2018.
J'ai été plus un problème qu'un bon para. C'est sur, mais bon, j ai eu pas mal de bons potes là bas de l'ETAP à la SSV de Bricy. Disons que j'ai bricolé, un coup au cuisine (meilleurs moments), un coup au séchoir désolé pour les sous-off et les off de la SSV mais moi j ai eu plutot affaire avec le staff médical, Lieutenant Cayeux et Capitaine Léon! Un souvenir restera le clairon en hiver. Premier levé, il devait souffler dans son tube en cuivre gelé. Pas de numéro de brevet, mes papiers PMP ont été detruits! Pas grave, les souvenirs restent. Bientôt 40 piges mais la 81/08 me suffit largement.
 
  • Marc DURAND le 08/09/2012.
Je suis de la 08/81, brevet 457 872. Je lis vos commentaires: sergent chef Hullard etc. ça me remet 30 piges en arriere mais ça fait du bien. J'ai fait l'instruction pliage de la 81/12 et j'emmenais au drapeaux ma section sous "nous sommes les hommes des troupes d'assaut para de toutes les légions" si ils y' en a qui se reconnaissent, j'suis toujours vivant Marco.
  • Éric C. le 07/11/2011.
Bonsoir à tous les Anciens! Appelé du contingent classe 80/10, j'ai été "pensionnaire" à la SSV de Bricy de décembre 1980 à septembre 1981. Numéro de Brevet 447 565. Je suis tombé sur ce site suite à des recherches sur la SSV, et j'ai eu un coup de blues à la lecture et photos de ce site. Je me souviens bien du capitaine PECOT, du chef HULLARD, de l'adjudant LAVAUR, et aussi du sergent POLLEUX (un beret bleu), et du sergent SHULLER. J'ai été au pliage des parachutes (à la cadence 45 par jour, 3 appelés par table ) et un litre de lait par jour pour chaque plieur. Ensuite, je suis passé au pliage des parachutes commandés (TR 800 , olympique et 656). Je garde un bon souvenir de cette caserne, saut en Nord-Atlas 2501 et Transal C160. Pour le Tir, c'était bien au régiment de chars,sur la commune de CERCOTTES je crois. Salutations Paras.
  • Christophe TOP le 23/10/2011.
Oui c est vrai que c'etait une famille, petite structure où tout le monde se connaissait, se cotoyait du jeune appelé au colonel. J'ai de grands souvenirs comme nous tous du CNIP.. et que du bon,et tout ce avec qui je suis rester en contacte c est la meme chose pour eux. C'est la mort dans l'ame depuis l'annonce que nous allions disparaitre,toute une histoire que j ai crue disparue avant de tomber sur ce site,car avant sur internet à part le site des copains ou nous nous sommes presque retrouver il n y avais rien sur le CNIP. J'ai des grand souvenirs de tout le monde,des soirees déguise avec theme au mess, etc....mais surtout la reconnaissance qu il y avait envers les apl des contingents pour le travail fournie.qui a surtout commencer quand lavie et rascle sont arriver.j ai une profonde admiration et un respect pour ces deux hommes. patrick le sait bien ,on en a deja discuter mais il est trop modeste pour avouer le changement qu il a apporter a la cepp.a chaque noel tout les milli apl ou ev avait droit a l arbre de noel et des cadeaux pour ceux qui avait des gosses. Des repas organisés pour toute la compagnie pour leur dire merci du travail effectué. une écoute au cas par cas pour les problemes persos avec des solutions. Je dis juste merci à toute cette belle famille du CNIP toutes générations confondues.
  • Étiennette Ploquin le 13/03/2011.
1980-1982 les années capitaine Pecot . L'ambiance du CNIP naissant avec tout ce que chacun a du donner sans compter, afin que cette belle unité prenne vie. Chacun de ceux qui ont servit au CNIP savent combien nous sommes restés frères et soeurs d'armes. La SEPP sentait la sueur, le cirage et le parachute. Les cris,  les ordres, une fourmilière humaine, les gars " appelés du contingent" couraient derrière les tables tel des robots bien rodés. Le CNIP faisait jusqu'à 10000 brevets annuels ,40000 parachutes pliés à mains d'hommes au plus fort de son activité, il fallait bien récompenser ses soldats du contingent sur lesquels reposaient la production journalière de pliage. Il y avait sport, marche, tests TAP, saut, prise d'arme avec remise de fourragère à chaque contingent, tir et parfois méchoui à l'issu, stage commandos PONT ST VINCENT, et stage d'oxygénation : ski à BARREGES ou MT LOUIS et défilé aux fêtes de Jeanne d'Arc chaque 8 mai. Il existait une profonde solidarité entre les MAT PARA souvent bousculés dans leurs prévisions par le bureau opération qui en demandait toujours plus et toujours tout de suite, chacun assumait et se démerdait pour que tout fonctionne. Lorsque le Général de l'ETAP annonça la dissolution dans le cadre des restructurations armée 2000, nous avons tous été peinés. Ceux qui ont fermés les portes à sa dissolution, et je garderai ces souvenirs dans mon cœur de femme, ce quartier propre neuf et toujours bien entretenu, vivant ou régnait la bonne humeur de cette petite unité à l'échelle humaine, où l'on connaissait le dernier soldat entré par son nom. Maintenant, un désert, un no mans-land , sans âme,les papiers, les feuilles mortes volent la dedans, le CNIP est mort en pleine activité à 20 ans! 
 



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