Chapitre 5: LES OPÉRATIONS

 

Un MATPARA dans la tourmente de l'opération Tacaud.

 
L'opération Tacaud est une opération militaire française qui se déroule entre février 1978 et mai 1980 au Tchad. Le 17 février 1978, Faya-Largeau est prise par les bandes rebelles du FROLINAT qui progressent sur plusieurs axes en direction de la capitale tchadienne, N’djamena.
La France décide l’envoi de forces militaires pour soutenir l'armée régulière tchadienne.
 
  • Témoignage de Patrick LEFEBVRE: coin's 391.
Le 19 novembre 1979, je débarque à l'aéroport de N'DJAMENA pour remplacer le SGT LEBRETON comme chef de la SEPP (on ne dit pas encore DTMPL et oui, à l'époque, un sergent CT1 dirige seul un atelier de pliage outre-mer) au sein des forces françaises au TCHAD. Fraîchement qualifié moniteur, je fais partie de l'équipe BOMAP (Base Opérationnelle Mobile Aéroportée, ancêtre du 1er RTP) qui va assurer pour quatre mois le soutien TAP et l'aérotransport de l'opération TACAUD.
 
La SEP dans l'enceinte du camp DUBUT.
Dans le camp DUBUT, au bord du fleuve CHARI,le logement est... plutôt spartiate (lit picot dans une "chambre" à 6 ou 7) et la SEPP, désertée par les Tchadiens, offre un équipement très sommaire. Les plieurs et le chef d'équipe appartiennent au 3ème RPIMa, régiment de la compagnie de combat en poste.
Les types de parachutes sont très limités : dorsaux automatiques TAP 661-12 (prédécesseur du prédécesseur du 696-26) et ventraux TAP 501... Quelques ARZ 4852 pour les largueurs, pas d'OR...
Après quelques semaines, j'obtiens le renfort d'un chef d'équipe "professionnel" de la BOMAP et une chambre individuelle dans une sorte de studio que je partage avec mon chef d’équipe et un autre sergent.
Les séances de sauts d'entraînement se succèdent sur la zone de FARCHA proche de N'DJAMENA et le conditionnement des parachutes est "ardu"... impossible de suivre les normes aérologiques, une chaleur étouffante, beaucoup de poussière, pas de climatisation et une zone de saut infestée de "cram-cram", petites boules végétales piquantes qui adorent le contact du nylon de la voile et qu'il faut retirer d'abord au balai puis un par un à la main... Les parachutes, quand ils sont vraiment HS, sont renvoyés sur Toulouse qui les remplace. Les conditions de travail et de vie ne sont pas simples mais ça forge !
 
Les loisirs sont rares, car les sorties du camp sont le plus souvent interdites à cause de l'insécurité de la période : une vieille piscine désaffectée mais remplie quand même, permet de rares moments de détente. Nous avons même essayé une ou deux fois le ski nautique sur le CHARI, au milieu des hippopotames.
Malgré les conditions sommaires, aucun incident de saut n'est à déplorer. C'était ma première OPEX de quatre mois. Retour à Toulouse le 14 mars 1980... fraîcheur !



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