Chapitre 7: TÉMOIGNAGES

 

Témoignages de cadres MATPARA et TTA ayant servi au CPE de la BOMAP.

 
  • Témoignage de Hervé DENIS (Coin's 599): chef de section de plieurs parachutistes.
Si les unités de la 11ème division parachutiste ont au moins un point en commun, en revanche elles ont toutes quelques particularismes qui leur donnent leur spécificité. Parmi ces unités l'une d'entre elles est unique: la compagnie technique de la base opérationnelle mobile aéroportée. En effet elle a pour mission la maintenance des parachutes nécessaires à l'entraînement au saut des régiments de la division, pour laquelle 150 plieurs oeuvrent quotidiennement, tout en gardant à l'esprit qu'ils sont aussi des soldats. Avec ces personnes à la fois parachutistes et spécialistes, un style de commandement particulier et adapté s'impose pour le chef de section, comme pour tous ses cadres. En effet, à l'incorporation, tous les appelés de la compagnie technique sont volontaires parachutistes. Par contre, leur enthousiasme s'amenuise lorsqu'ils apprennent leur affectation au pliage.
C'est alors au chef de section de s'investir pour les motiver.
Parce qu'ils sont tous brevetés et portent le béret rouge, ce sont d'abord des parachutistes. À ce titre, on cultive chez eux le même goût de l'effort physique et du dépassement de soi: l'effort collectif, l'esprit de cohésion, la camaraderie (notamment par le biais de sorties sur le terrain, de challenges sportifs ou du fameux challenge "Houassi") ne sont pas oubliés.
Secondé par ses chefs de groupe, le chef de section conduit la séance de sport quotidienne, alternant footing, musculation, natation ou parcours d'obstacles, sans oublier les sports collectifs. Mensuellement il organise une séance de tir au FAMAS et met à profit toutes les sorties sur le terrain pour améliorer les savoir-faire tactiques de ses personnels. Les pistes d'audace du camp de Causse, la Montagne Noire, les cailloux de Caylus ou encore les zones de saut qu'ils utilisent fréquemment ne sont donc pas inconnus des plieurs. En effet, deux fois par mois, le chef de section les emmène au saut, afin d'utiliser les parachutes pliés par leurs soins. Cela contribue à les rendre consciencieux dans leur travail et à faire d'eux des parachutistes-spécialistes selon la maxime suivante: "On ne parachute pas à blanc".
D'autre part, le chef de section a un second rôle, une tâche difficile, mais captivante, à accomplir.
En effet, en plus des activités à caractère purement militaire, au cours desquelles il commande directement ses hommes, il doit les encadrer lorsqu'ils sont au quartier, les suivre sur le plan technique, les guider et les aider dans leur vie de tous les jours, y compris hors-service. Il doit les instruire, vérifier puis entretenir leurs connaissances techniques, indispensables pour en faire des «techniciens du pliage». C'est là son challenge, car le travail est techniquement difficile, très éprouvant aussi bien physiquement que moralement. Le plieur n'a pas droit à l'erreur, car il sait qu'il tient entre ses mains la vie du camarade placé dans le harnais lors du saut. Ses gestes doivent être mesurés et parfaits afin d'assurer la sérénité et la sécurité des sautants. Aussi, l'encadrement (officiers et sous officiers spécialistes de la maintenance des matériels de parachutage et de largage) doit déployer à la fois des qualités humaines et professionnelles afin de mener à bien cette mission délicate. Plus qu'ailleurs, l'exemplarité et la compétence du chef sont indispensables.
Il est à l'écoute de ses hommes et les connaît parfaitement, sachant se placer parmi eux et non au-dessus d'eux. C'est sans aucun doute cet aspect du commandement, qui permet à la plupart des plieurs de déclarer, lors de leur départ, qu'ils sont satisfaits d'avoir fait leur service militaire à la compagnie technique.
Bien qu'exerçant un métier difficile et méconnu, les parachutistes de cette compagnie, ne sont finalement pas très différents de leurs camarades des autres régiments. Travailleurs de l'ombre, ils donnent le meilleur d'eux-mêmes pour peu que l'on sache les commander en leur portant l'attention qu'ils méritent, parce que nous leur confions tous nos vies, lorsque nous sautons.
 
  • Témoignage de Patrick POITEVIN, chef de la section distribution.
Fantassin d’origine, j’ai servi à la BOMAP de 1984 à 1991, à la Compagnie Technique (la C.T.) », comme chef de section de plieurs de parachutes et chef de la section distribution des parachutes. Puis à la Compagnie des Services ( la C.S.) en tant qu’officier du matériel.
La BOMAP est une étrange unité toutes armes où parachutistes des Troupes de Marine, de l’Infanterie, du Train, du Matériel, de la Cavalerie, du Génie, de l’Artillerie etc. se côtoient, dans un mariage de technicités complémentaires, pour assurer la mission principale : la mise à terre des matériels et des personnels. La CT est en parfaite osmose dans ce régiment.  Elle en est le cœur.
Le « Mat Para », vu de l’extérieur, passe inaperçu dans le monde des parachutistes : bon vivant à l’allure décontractée, pour ne pas dire nonchalante. Surprenant contraste avec la réalité. Car vu de l’intérieur, il est à l’opposé de cette vision dérisoire que je viens de décrire. Toujours disponible, que ce soit pour plier, compter, ranger, distribuer, récupérer, faire sécher, réparer, (que ce soit des parachutes à matériels ou des parachutes à personnels). Il est présent sur toutes les zones de saut de France et d’ailleurs comme sur tous les théâtres d’opérations. Le tout avec une organisation époustouflante. Pour lui, rater une mission, c’est saboter au minimum une séance de saut, avec pour conséquences immédiates des heures de vol avion qui partent définitivement en fumée et des dizaines de Paras qui perdent une journée. Inutile de parler des conséquences dans un tel cas de figure.
Le métier de plieur est ingrat!  Ils n’ont pas droit à l’erreur. Ils accomplissent leur travail dans la bonne humeur! Pour eux le temps ne compte pas. Ils ont un quota à remplir, coûte que coûte, vaille que vaille, dans une atmosphère « talquée »,  sous la houlette de cadres qui déploient des trésors de pédagogie pour qu’ ils fassent du bon travail. Et pourtant, ce travail est quelque peu rebutant et tellement important. Il ne faut pas oublier que sous chaque parachute il y a une vie humaine.
Toujours disponibles pour l’entraînement au combat, les plieurs de parachutes, jouent le rôle de grenadiers voltigeurs en binôme, avec sérieux, tout en manœuvrant comme le fantassin moyen.
Je suis fantassin et j’éprouve une grande fierté d’avoir servi à la BOMAP et en particulier à la CT. Merci de m’avoir proposé de m’exprimer dans cet excellent site sur les Mat Para!
?
Et pour finir, j'ai une pensée pour tous ceux qui sont morts en service commandé, quelle que soit leur arme, en particulier ceux du crash de Castres (ACH NATTON, ACH HUPLIEZ, MCH THIBAULT), du crash d’U.L.M. (ACH VERNET).
 
  • Témoignage de Daniel BEAUJOT (Coin's 557).
Mon activité parmi les « Mat paras » a commencé à l’ETAP à la 1ème  Compagnie. J’ai été affecté pendant  six mois à la SEPP (Section d’Entretien et de Pliage des Parachutes) à la salle de vérification des parachutes. J’ai appris le pliage avec le MCH GUEDON, ensuite ma mission consistait à superviser les vérificateurs. Pour un fantassin, c’était un univers que je ne connaissais pas. J’ai découvert le travail en salle qui ma changé des grands espaces : les salles chauffées en hiver  mais surchauffées en été. C’était une véritable mutation.
Pendant mes deux années et demi passées à la Compagnie d’Instruction je n’avais fait que visiter les installations de la SEPP : séchoir, salle de pliage, de vérification, stockage et réception. Pour moi c’était une vraie usine. Les plieurs qui courraient le long des tables, le travail à la chaîne et surtout la minutie dans le travail, les nombreuses vérifications des chefs de tables, la disponibilité des chefs d’équipes. Jamais je n’aurai imaginé que tout cela se faisait pour que nous puissions sauter : tout ce travail pour quelques secondes de saut.
Après quatre années passés au CEC (Centre d’entraînement Commando)  de Pont Saint-Vincent, j’ai rejoint la BOMAP. J’ai été affecté à la CT (Compagnie Technique) sous les ordres du Capitaine BOYER et plus particulièrement au CPE sous les ordres du Capitaine TARRAT. J’y ai retrouvé des copains rencontrés à l’ETAP. Il y avait, entre autres, l’ACH BOENIGEN.
Après avoir révisé mes connaissances en matière d’entretien des parachutes,  je suis affecté à la salle de vérification des parachutes. J’ai toujours été impressionné par les énormes tas de parachutes alignés le long des fenêtres. Il faut dire qu’à l’époque, l’activité aéroportée était très intense. Le CPE fournissaient 2 500 parachutes par semaine ! J’ai beaucoup apprécié cette période, car j’ai toujours aimé être au contact de mes soldats et dans ce travail, il le faut particulièrement. Il faut que la confiance s’installe.
Lorsqu’un parachute était très emmêlé, les vérificateurs m’appelaient et je travaillais avec eux. C’était un jeu de patience qui me plaisait. L’ambiance était très bonne. C’était de la camaraderie entre cadres avec, de temps en temps, des coups de gueule parce qu’on discutait dans un coin ou parce qu’on était dans le bureau du chef de salle au lieu d’être près de nos tables mais tout se passait bien.
Les parachutistes qui travaillaient à la SEPP exécutaient un travail qui mérite le respect. Je me souviens du séchoir où ils travaillaient pliés en deux toute la journée, de la salle où les plieurs courraient le long des tables pour assurer le rendement dans les délais. Ils avaient une lourde responsabilité et ils n’étaient qu’appelés du contingent.
De leur côté, les cadres étaient disponibles et leurs compétences professionnelles étaient indiscutables. Oui, le fantassin que j’étais (et que je suis toujours), est content et fier d’avoir vécu autre chose avec vous, les « MATPARAS ». Je n’imaginais pas tout ce travail exécuté dans l’ombre pour  que nous puissions sauter. Je ne connaissais des paras que le saut et le « crapahut ». Vous êtes à la base des parachutistes et comme vous le disiez lors du serment du plieur, sans vous pas de paras.
 
  • Témoignage de Patrick LEFEBVRE (Coin's 391) sur les camps CRAP.
Pour les camps CRAP, j'ai quelques souvenirs bien vagues (ma mémoire n'est plus ce qu'elle était ...) mais je me souviens dans mon jeune temps (sergent ou chef) de CAHORS, de GERS, de SALIAGOUSE (à côté du CNEC de MONT LOUIS). Les parachutes étaient encore des "ronds" (656-11D et 687-12-1 D), les avions étaient souvent des NORD ATLAS ... La plupart du temps, il n'y avait pas de plieurs mais un simple "monteur KAP 3" (plieur OR) car on venait avec tous les parachutes disponibles déjà pliés. On faisait tourner les déclencheurs car il n'y en avait pas assez pour tous les parachutes. Quand l'aile est arrivée, j'étais trop "responsable" pour aller faire ces missions.
Le seul souvenir croustillant pendant une de ces manips, c'était à CAHORS. Le NORD ATLAS était plein (33 ou 36 ... je ne sais plus bien) et comme c'était un des derniers sauts de la semaine, j'avais fait monter à bord mon p'tit gars de la SEPP.
Juste quelques secondes après le décollage, l'avion a calé un moteur et tout le monde a serré sa jugulaire de casque et mit ses gants. Le plieur, sanglé dans un parachute de sauvetage dont il ignorait complètement le fonctionnement, sans casque, a eu une immense lueur d'inquiétude dans le regard ...
Le NORD a fait un hippodrome hésitant sur un moteur pour se ré axer pour le poser et le deuxième moteur a rendu l'âme juste au moment de toucher les roues! Les pilotes étaient bien plus angoissés que nous. Nous étions jeunes et inconscients ... ça nous faisait rigoler !
Des années plus tard, ce pilote racontait par hasard l'anecdote à l’ADC PETRO (MATPARA) en lui disant qu'on était passé à un poil de cul de la catastrophe. PETRO connaissait l’histoire car je lui en avais parlé. Il m’a raconté ce qu'avait dit le pilote et ... ça m'a encore fait rigoler !
 
  • Témoignage de Patrick LAVIE (Coin's 154), sur les campagne de pliage au profit des commandos marine de Lorient.
Au mois de septembre, nous partions pour LORIENT, pour assurer la campagne de sauts des FUMACO. Le détachement se composait d’un chef de groupe, de deux chefs d’équipe et de huit plieurs OA – OR.
Les matériels, jeux de parachutes (OA – OR) et tout le nécessaire au pliage des parachutes (drisses de toutes résistances et toutes tailles prédécoupées, bracelets de lovage etc.) étaient récupérés par un camion de la Marine dans la semaine qui précédait la campagne.
Les sauts étaient effectués à partir du NORD 2501, sur la zone de sauts de MEUCON.
Les personnels de la BOMAP, nous rejoignions Lorient le dimanche. À l’arrivée, en gare, nous étions accueillis par le PACHA du Commando qui nous menait directement à la Base Marine pour la prise en compte de nos quartiers, c’est-à-dire une chambre collective dans laquelle logeait tout le détachement, y compris le sous-officier.
Le premier jour, comme tous les parachutes étaient pliés, nous commencions par un saut en OA sur MEUCON à partir de Lorient. La journée était consacrée au pliage des parachutes « OR » (656-11 D, 687-1D et 2D) sur les tables du para club, montage des KAP3, contrôles etc.. Après que l'ensemble des détachements ait réalisé de 2 à 3 sauts par jour retour sur LORIENT vers 18h30, repas, puis direction la salle de pliage pour le pliage des parachutes (TAP 661-12 et TAP 501) utilisés dans la journée.
L’organisation du pliage en salle était la suivante : deux équipes BOMAP et deux équipes FUMACO. Les plieurs de la Marine étaient formés à la BOMAP au cours d’un stage d’un mois.
Le but était de replier la totalité du parc afin d'assurer le lendemain un maximum de sauts. La vigilance était permanente car le pliage réalisé par les commandos marines était rapide. Si on ne faisait pas attention, il ne respectait pas grand-chose : repassage de la voile presque pour mémoire, lovage des suspentes un élastique sur deux etc. Dur, dur, d’être chef d’équipe et chef de groupe pendant toutes ces soirées de pliage. Une fois le pliage terminé, en général vers 23h30, nous chargions les parachutes dans les véhicules (sauf le premier avion, qui faisait directement l’ouverture de séance à partir de Lorient).
Le rythme de travail était très soutenu et les journées très longues. Aussi, afin de remonter le moral de la troupe « Bomapienne » direction certaines boîtes de nuit de Lorient pour une soirée de « détente ». Retour en chambre vers trois ou quatre heures du matin !
Le matin, le rassemblement avait lieu à 7h00, et c’était reparti pour une nouvelle journée de cadences infernales. La semaine était bien remplie et il fallait tenir un mois. Par contre, nous avions l’avantage d’effectuer beaucoup de sauts, de jour comme de nuit. Le mois était bien rempli. Beaucoup d' heures de sommeil en retard, mais la mission primait et nous avions la fierté de la remplir à cent pour cent.
Que de souvenirs ! Les plieurs racontaient leur campagne au retour et faisaient beaucoup d’envieux et naturellement de futurs volontaires. Personnellement, j’ai toujours été volontaire pour cette mission. C'est d’ailleurs là-bas, que j'ai effectué mon saut le plus haut 5300 m. Pour la première fois, j'ai vu que la terre était ronde. Par contre, la zone je ne l’ai pas vu cette fois-ci. Cela faisait partie du folklore des commandos marine.
Puis c’était le retour à la BOMAP, avec tout le matériel, une vingtaine de sauts par plieur, des moules et des bouteilles de vin blanc pour déguster, le vendredi soir quelque 40 kilos de moules frites préparés par l’excellent officier d'ordinaire, le lieutenant TATON . Que de sacrés souvenirs !
 
  • Témoignage de Gérard COLOM (Coin's 234) sur la vague de froid de janvier 1987.
C’était en 1987, plus exactement en janvier aux alentours du 18. À cette époque, je commandais le Centre de pliage et d’Entretien de la Bomap. Le thermomètre était descendu une nuit à –17°C ! Phénomène météorologique très rare pour la région toulousaine. La « bonne » vieille chaudière qui alimentait le centre, n’avait pas résisté à une telle agression. Elle avait tout bonnement rendu l’âme. Elle, qui était l’objet de tous nos soins, à qui j’allais rendre visite dès mon arrivée le matin de bonne heure, pour m’assurer qu’il n’y avait pas eu de problème dans la nuit, elle venait de rendre l’âme après plus d’une vingtaine d’années de bons et loyaux services.
Pourquoi tant d’attention pour une machine aussi vétuste? Tous les MATPARA le savent. Dans un bâtiment où les matériels de parachutage sont entretenus, conditionnés et stockés, il y a deux critères à prendre en compte pour réaliser des opérations de maintien en condition dans les meilleures conditions: la température du lieu et le degré hygrométrique de l’air ambiant. Ainsi pour réaliser des conditions idéales de travail, la température doit être comprise entre 15°C et 30°C et le degré d’hygrométrie doit être compris entre 12% et 65% d’humidité.
Les deux « cerbères » de la section distribution qui logeaient sur place, et qui étaient censés assurer la sécurité des lieux (tout au moins rendre compte) ne s’étaient aperçus de rien. C’est en arrivant dès potron-minet, que je découvris l’ampleur du désastre. À cette époque l’activité aérienne était intense, les boxes d’aération dégorgeaient de parachutes. Comme d’habitude, en ce début d’année, l’activité sauts tournait à 2500 parachutes par semaine, le hall d’entrée était rempli de parachutes attendant leur passage en tours. Enfin, pour respecter les grands principes de la loi de la L.E.M. (loi de l’emmerdement maximum), cet événement s'était produit dans la nuit de jeudi à vendredi.
Malgré la demande expresse d’intervention formulée auprès de la DDE pour remplacer notre illustre aïeule (comme la Bomap était implantée sur l’emprise de la BA 101 de Francazal, nous étions soutenus sur le plan infrastructure par la délégation départementale de l’équipement et non par le service du Génie), il a fallu prendre des « mesures conservatoires » en attendant la mise en place et la mise en œuvre de la nouvelle chaudière.
Dans un premier temps l’armée de l’air nous avait prêté des groupes générant de l’air chaud pulsé, dont l’usage premier était de dégivrer les moteurs d’avions restés sur les parkings en cette « douce saison ». Les engins (on avait dû en récupérer deux) avaient été mis en place, à l’extérieur le long des pièces où étaient visités les sacs à voile et les SOA. De gros tuyaux flexibles partaient des groupes, passaient par les fenêtres du centre et serpentaient jusque dans les boxes d’aération. Le CPE ressemblait au centre BEAUBOURG et était devenu pour l’espace de quelques semaines, une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine, rarement visité par les autorités locales, mais qui pour l’occasion était l’objet de toutes les discussions et aussi de toutes les attentions.
Je n’ai pas souvenir que des photos aient été prises pour immortaliser l’événement. Dans le cas contraire, je fais appel à l’amabilité des cadres ou parachutistes de l’époque pour m’envoyer quelques photographies inédites dans l’histoire de la Bomap et de la spécialité.
Les boxes étaient à peu près réchauffés : le rendement n’était pas terrible. Il fallait compter deux à trois jours avant de dépendre les parachutes et les faire rentrer en salle de visite. Mais pour autant, le cœur du métier : la salle pliage et le magasin de stockage n’étaient toujours pas chauffés. Et c’est dans ces moments de crise, dans ces situations d’urgence qu’on trouve toujours quelqu’un (je ne me rappelle pas qui !) pour proposer une solution « presque miracle » : l’achat de générateurs d’air chaud. À l’instar de ceux qui servaient à chauffer les cirques ou certains chapiteaux pendant des activités festives hivernales. Il ne restait plus qu’à convaincre le chef de corps d’un tel achat et surtout son « chef des sous », le chef des services administratifs et financiers, le CBA DERLAN, alias « l’amiral ». La capacité opérationnelle de la 11ème division parachutiste étant en jeu (forte diminution des sauts pendant environ trois semaines) il ne m’a pas été difficile de convaincre le chef de détendre les cordons de sa bourse pour réaliser l’achat de trois générateurs d’air chaud.
Cette situation a duré un bon mois avant que la nouvelle chaudière ne soit mise en marche. L’odeur si particulière du parachute, qu’on retrouve dans toutes les salles de pliage avait été remplacée par celle du fuel brûlé, mais l’honneur de la spécialité était sauf et la mission remplie.
 
  • Témoignage de Gérard COLOM (Coin's 234) sur le recensement des parachutes en fin d'année.
Dans la deuxième quinzaine de décembre, il n'y avait plus d'activités aériennes, donc plus d'activitées aéroportées. Nous profitions de cette période de relative accalmie, pour faire le recensement des quelques milliers de parachutes dont disposait le CPE. Tous ces matériels étaient utilisés par toutes les unités de la 11ème Division Parachutiste et les Commandos Marine. Puisqu'ils étaient tous rentrés à la "maison", c'était l'occasion de faire un point de situation quantitatif du parc à parachutes OA, OR et secours.
Dans un premier temps, il fallait replier tous les parachutes. Puis ils étaient mis sur les tables par type et le sous-officier comptable arrivait avec les carnets de parachutes. À chaque carnet devait correspondre un parachute...
  • Photos transmises par Frédéric MERLE (Coin's 636) sur le recensement de 1985.
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