CIEP 2012



Extrait d’un article de Nicolas REBIERE, publié dans le journal Sud-Ouest le 24 septembre 2012.

L'Ecole des troupes aéroportées accueille, du 24 au 28 septembre, le Challenge inter-écoles parachutistes (CIEP). Un signe des temps où la coopération est un des maîtres mots.


 
Ils sont cinq, moniteurs ou instructeurs à l'ETAP, spécialistes du saut en parachute, et défendront les couleurs de l'École des troupes aéroportées toute cette semaine face à leurs homologues belges, allemands, portugais et même lituaniens.
 
Voilà vingt-trois ans que l'ETAP de Pau a lancé ce challenge inter-écoles militaires parachutistes, une manière de se rapprocher de ses homologues européens qui souhaitent y participer. La discipline ? Le pentathlon militaire, soit des épreuves de saut en parachute de précision, de course d'orientation, de tir et de natation en treillis. L'an passé, l'ETAP avait ramené le trophée à Pau. Et le lieutenant CONTU, l'adjudant-chef LEVASSEUR, l'adjudant BOUCHONNET et les caporaux-chefs JUNOT et JANDARI auront le redoutable devoir de le conserver à la maison.
 
Depuis plusieurs semaines, ils s'entraînent donc en plus de leurs missions d'enseignant du saut en parachute. « Ce challenge a été créé pour renforcer les liens entre les écoles. Le niveau de la compétition peut être aussi révélateur du niveau de la formation des écoles », estime le lieutenant-colonel Christophe BULTEZ.
 
Les cinq membres de l'ETAP ne sont pas forcément les meilleurs en saut de précision, l'école paloise accueillant en son sein deux athlètes de haut niveau qui font partie de l'équipe de France. Ils ont plutôt été choisis pour leur capacité à s'adapter à toutes les épreuves. Des épreuves qui, pour la plupart, ne seront malheureusement pas publiques. Seule exception à la règle, la natation en treillis (mais sans les Rangers, ce qui fait une différence…), qui se déroulera jeudi matin depuis la grande plage de Saint-Jean-de-Luz à partir de 9 heures. « Ce challenge est aussi une manière de faire découvrir la région à nos hôtes », explique le lieutenant Carole SANCHEZ, officier communication à l'ETAP.
Interopérabilité. A première vue, le thème colloque qui doit accompagner cette semaine le CIEP, pourrait effrayer le plus médaillé des marsouins parachutistes. Mais derrière le mot se trouve un concept qui est en train de traverser bien des forces militaires françaises. Cette interopérabilité vise d'abord à permettre la construction d'une défense européenne.
 
Une volonté de collaboration qui avance au gré des volontés politiques, et impacte jusque dans la vie des unités françaises. Pas un hasard, donc, si l'interopérabilité a été retenue par l’ETAP à la veille d'accueillir ses homologues européens venus de Pologne, Portugal, Lituanie ou Allemagne et Belgique.
 
Une collaboration européenne qui se mesure déjà au niveau de l'ETAP où, parfois, c'est un avion de transport allemand ou hollandais qui vient faire des rotations au-dessus de la zone de saut de Wright.
 
Dans le jargon, on appelle cela l'European Air Transport Command (EATC), un état-major basé à Eindoven, mis en place en 2010. C'est depuis les Pays-Bas que les flottes militaires française, belge, allemande et hollandaise sont mises en commun. Quand un avion français part d'Afghanistan, par exemple, il peut ramener des soldats allemands histoire d'éviter un voyage à vide. On l'aura compris, l'EATC a d'abord des implications économiques.
 
Mais l'interopérabilité des armées va plus loin, notamment entre Français, Anglais et Allemands. « C'est notre plus grand défi futur. Être capables de partir ensemble en opération », explique le lieutenant-colonel Christophe BULTEZ, chef de corps de l'ETAP.
 
Pas étonnant que la « maison mère » des parachutistes français s'inquiète du concept, elle qui forme chaque année 3 500 stagiaires, des premiers sauts en ouverture automatique aux techniques plus poussées. Car, pour l'instant, les techniques, procédures de saut et même les matériels sont différents selon les armées. L'instauration d'un nouveau parachute au sein de l'Armée française, actuellement testé à Pau auprès des élèves, pourrait aider à cette interopérabilité. D'autres états majors européens se montrent en effet intéressés pour l'adopter eux aussi.

L'ETAP en chiffres:
 
35 000: c'est le nombre de sauts en parachute réalisés chaque année à l'ETAP de Pau, qui forme 3 500 stagiaires. Il y a peu, l'école des paras, qui forme tous les militaires français, a délivré son 675 000e brevet parachutiste.
 
192: c'est le nombre de permanents qui travaillent à l'ETAP. Ils étaient 350 voici trois ans. Mais l'externalisation de certaines tâches, comme l'entretien des espaces verts ou des véhicules, confiée à un régiment de soutien de la région de défense a contribué à une plus grande spécialisation des membres de l'école.

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