Hommage à un grand reporter de guerre

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Yves DEBAY

Yves DEBAY, né en 1954 au Congo belge, personnage haut en couleurs et aventurier dans l’âme, a trouvé la mort à Alep le 17 janvier 2013, en Syrie, tué par un sniper, alors qu’il couvrait les combats entre les rebelles et l’armée syrienne.

En 1975, Yves DEBAY s'était engagé dans l'armée belge dans une unité de reconnaissance. Rapidement, il avait mis un terme à sa carrière dans l'armée pour rejoindre la Rhodésie puis l'Afrique du Sud, avant de se mettre à l'écriture. Il avait réalisé un documentaire sur l'armée française en 1986. Il était ensuite devenu correspondant pour le nouveau magazine « Raids » pour lequel il avait couvert la guerre civile au Liban, les deux guerres du Golfe, la guerre en Yougoslavie et la guerre en Afghanistan de 2001. En 2005, il avait créé le magazine « Assaut ».

Se décrivant comme étant un journaliste « rebelle », il souhaitait être libre de ses mouvements en refusant d’être incorporé aux unités régulières engagées dans un conflit, ce qui lui vaudra, notamment en Irak, quelques mésaventures qu’il relatera dans son livre « Wildcat ».

WILDCAT : SA PEAU AU BOUT DE SES IDÉES

Carnets de guerre d’un martyr de l’information libre
 

Ce livre retrace, au jour le jour, l’aventure étonnante d’Yves DEBAY, l’un de ces rares rebelles prêts à mettre leur peau au service de l’info, au cours des deux guerres du Golfe, en 1991 et en 2003. Durant la première de ces campagnes, Yves DEBAY avait été le seul photo-reporter à dépasser l’autoroute Bagdad-Bassora et à entrer clandestinement en territoire Chiite avant d’être capturé et interrogé de façon musclée, par la Garde Républicaine qui le prenait pour un agent de la CIA. dans les geôles de Saddam où il sera rejoint par son ami Patrick BOURRAT… Durant la seconde, il fut le seul correspondant de guerre à pénétrer dans Bagdad au plus fort des combats, avant d’être capturé par des Feddayins de Saddam et retenu prisonnier à l’hôtel Palestine, aux côtés de plusieurs journalistes occidentaux. Raids de blindés dans le désert, bivouac avec les Légionnaires ou les Marines, combats en direct, colonnes infernales, baroud d’honneur du dernier carré des partisans de Saddam… Ce témoignage à chaud souvent tragique, parfois drôle, mais toujours étonnant sur deux conflits qui n’ont pas fini de bouleverser l’équilibre du monde nous plonge au cœur de l’action et nous fait découvrir la face cachée de ce que l’on nous a voulu nous faire prendre pour une « guerre propre ». Il prouve qu’avec peu de moyens, mais beaucoup de rigueur et de courage, on peut faire plus et mieux que bien des grands médias.

 
Journaliste atypique de par son parcours et proche de la communauté militaire, Yves DEBAY n’avait pas sa langue dans sa poche. C’est ainsi que, dans un éditorial au vitriol, il avait sévèrement critiqué la conduite d’Hervé GHESQUIERE et de Stéphane TAPONIER, ses confrères capturés en Afghanistan après avoir faussé compagnie aux militaires français, parlant « imbécile ambition des héros » et dénonçant « une recherche malsaine du sensationnel.


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Un de ses reportage : La bataille de N’djamena 

La bataille qui eu lieu du 2 au 4 février 2008, durant la guerre civile tchadienne, oppose les forces rebelles coalisées de l'UFDD (Union des forces pour la Démocratie et le développement), de l'UFDD-Fondamentale  et du RFC (Rassemblement des forces démocratiques), réunies sous un commandement militaire unifié commandé par le colonel FIZANI MAHADJIR, à l'armée nationale tchadienne (ANT), commandée par le président IDRISS DEBY.

 
Ses obsèques, ont lieu ce lundi 4 février, à 15h30, en l'église de l'Immaculée Conception, 63 rue du Dôme, 92100 Boulogne-Billancourt

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Commentaires :

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  • vayre dit :
    04/2/2013 à 12h 12min

    Vous n'étiez-pas connus du grand public.D'habitude je n'aime pas les journalistes.Mais vous étiez,MONSIEUR dans la lignée d'un PIERRE SCHOENDORFFER. M°VAYRE. Pensées à vos proche.