18 février 1959: Mort pour la France en service aérien commandé en AFN


Tous les ans, depuis 1994, se tient à Montauban, la journée annuelle de l’Amicale des Spécialistes des matériels de Parachutage et de Largage. Depuis 2005, cette manifestation se déroule au quartier « Capitaine VERGNES ». Si vous demandez à un Montalbanais de pure souche où se trouve ce quartier, il sera bien en peine de vous répondre. Par contre si vous lui demandez, la route pour vous rendre à l’ALAT, là il n’y a pas de problème, il vous indiquera le bon chemin. Quel lien existe-t-il donc, entre l’ALAT et le capitaine VERGNES ?
 

Le capitaine VERGNES à Sétif
 
Né le 2 mars 1909 à Saint Jean du Bouzet (Tarn et Garonne), rien ne prédestinait le jeune Jean VERGNES à la carrière militaire. Il fit son service militaire, en 1931, comme tout le monde et, après cela, il rejoignit la vie civile comme sous-lieutenant de réserve de Cavalerie.
 
Ce n’est qu’en 1938 qu’il revint en activité de service, dans l’infanterie coloniale, au 16ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais. C’est alors pour lui le départ pour l’Afrique Noire, l’Afrique Occidentale, Thiès et la Mauritanie. Poursuivi par le souvenir de ses débuts de cavalier il parcourt comme méhariste les étendues sahariennes.
 
Rentré en France en 1942, il fut touché par la dissolution de l’armée de l’armistice et dès 1943 il devient combattant sans uniforme, d’abord dans l’organisation de résistance de camouflage du matériel de l’armée à Castelsarrasin, puis au Corps Franc POMMIÈS. Capitaine FFI, il participe à maintes opérations dangereuses.
 
À la libération, désireux de poursuivre l’Allemand jusqu’au bout, il partit à la 1ère Armée Française. C’est là que commence sa carrière dans le Service du Matériel auquel il était incontestablement prédestiné de par son goût pour la technique. Il sert avec compétence dans diverses unités stationnées en Allemagne et en 1946, il rejoint l’ERM de Toulouse de la 5ème Région militaire, où l’attiraient ses attaches familiales. De la réparation des véhicules automobiles il passe, après un stage fructueux, à celle des avions légers.
 
En 1953, le commandement prend la décision d’édifier un établissement de réparation pour les appareils de l’aviation légère de l’Armée de Terre. Grâce à l’appui efficace de la municipalité de Montauban et de personnalités privées anciens de l’organisation du camouflage du matériel, c’est dans cette ville que son implantation a lieu.
 
C’est au capitaine VERGNES, technicien averti des questions de réparations d’aéronefs, que fut confié la mission de concevoir et de réaliser le nouvel établissement. Pendant trois années consécutives, il resta sur la brèche du matin au soir, concevant les plans, les maniant les remaniant sans lassitude, activant les réalisations par les contacts toujours directs et toujours amicaux qu’il avait avec les autres services. À peine les premiers bâtiments étaient-ils sortis de terre qu’il tenait à commencer les réparations.
 
Outre la poursuite des travaux en cours il lui fallut alors instruire un personnel nouvellement recruté, animer cette équipe en lui donnant le goût du travail fini et bien fait, lui inculquant ce sens de la réparation des aéronefs qui était une nouveauté pour le Service du Matériel, mais une nouveauté dont dépendaient la vie des pilotes et des passagers. Le capitaine VERGNES mit le meilleur de lui-même dans la réalisation de cet établissement.
 
Mais les besoins en cadres de l’Afrique du nord ne devaient pas lui permettre de connaître l’achèvement de son œuvre. Désigné pour servir à la 674ème CRALAT à Sétif, il y partit faire un travail du même genre au profit des troupes engagées dans les opérations de pacification. Passionné des problèmes techniques posés à l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, il a brillamment mené le soutien lourd des formations d’hélicoptères et d’avions légers de l’ALAT du Constantinois.
 
Il était volontaire pour toute les missions en zone d’insécurité et il a participé, dans des conditions souvent périlleuses, à de nombreuses opérations de dépannage, en particulier :
 
Le 25 février 1958 à Séiar (secteur des Némentchas) où il assura la réparation d’un avion L 19,
Les 7 et 8 juin 19587 sur le Djebel Chélia (Aurès) où, à la côte 2000, il dirigea en pleine zone d’insécurité le démontage d’un hélicoptère « Vertol » crashé,
Le 3 novembre 1958, dans le secteur du Bir-Rabalou (secteur de Tablat), il assura le dépannage d’un avion L 19 accidenté,
Le 14 décembre 1958, dans le secteur de Bir El Ater (zone Est Constantinois) où il dirigea la récupération d’un avion léger accidenté en zone interdite.
 
Et finalement, le 18 février 1959 en mission opérationnelle, en zone d’insécurité, dans la région de Tébessa, il a été grièvement blessé à bord de son appareil de liaison et il a succombé à la gravité de ses blessures.
 
Les obsèques du capitaine VERGNES eurent lieu le mardi 17 mars 1959 à Toulouse, suivi de l’inhumation au cimetière de Saint Jean du Bouzet.
 
Par décret en date du 30 mai 1959, le capitaine VERGNES fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume. Cette nomination comportait l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec palme.

 

L'entrée du Quartier VERGNES dans les années 1990

Le lundi 14 septembre 1959, à 10h30, eut lieu à l’ERGM de Montauban le baptême de la section ALAT (basée route de Nègrepelisse), qui prenait le nom d’Établissement « Capitaine VERGNES » en mémoire de cet officier tombé pour la France en Algérie.
 
14 septembre 1959 18 février 1999
article de la Dépêche du Midi à lire ici>>

Ce même jour fut inaugurée, face au mât des couleurs, une stèle destinée à perpétuer le souvenir du capitaine VERGNES. Cette cérémonie était présidée par le Général de Division commandant la 5ème Région Militaire.
 

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