Le Centre National d’Instruction Pré-militaire Parachutiste (CNIPP) travaillait au profit des Centre d’instruction Prémilitaire de toute la France, et plus particulièrement pour les élèves effectuant une préparation militaire parachutiste. Ses missions principales étaient les suivantes : - le pliage des parachutes,
- la planification des avions,
- la mise à disposition des équipes de largage (1 chef largueur et deux largueurs),
- la mise en place des parachutes sur les différentes plates formes de saut.?
Son objectif était de breveter un maximum d’élèves parachutistes. Son effectif était d’environ 200 personnes civils et militaires. Il était organisé de la manière suivante : 1 état major, 1 bureau opération, 1 compagnie technique avec son DTMPL, 1 cellule transport. L’atelier, dont j’avais la responsabilité, se trouvait au sein du détachement technique des matériels de parachutage et de largage. Il avait pour mission le conditionnement des parachutes, nécessaires pour les périodes de sauts. L’atelier avait un effectif de 60 personnels. J’ai occupé les fonctions de chef d’atelier, de juillet 95 à juin 96. Placé sous les ordres de l’officier adjoint de la compagnie, j’avais en charge le fonctionnement de l’atelier. Ma mission se déclinait en deux volets : - Au sein de l’atelier, l’organisation du travail des chefs de groupes, des chefs d’équipes et des plieurs, pour les opérations de maintenance sur les parachutes.
- Au sein de la compagnie, la prise en compte des commandes de parachutes, du bureau opération, via l’officier adjoint de la compagnie.?
Pour accomplir à bien ma mission, je respectais à la lettre les prescriptions de la circulaire N° 13001/DEF/DCMAT/SDT/AE/PL relative à l’organisation et à l’exécution du maintien en condition du matériel de parachutage et de largage dans les corps de troupe ainsi que les différentes notices techniques des matériels en service. Les opérations de maintenances réalisées sur les parachutes, nécessitent des règles de sécurités très strictes, dans de nombreux domaines comme la qualification des personnels pour les opérations de visite et de pliage, le stockage (hygrométrie et température), l’aération, le transport et la distribution des matériels. Une journée type s’organisait de la manière suivante : 6 heures de travail technique et 2 heures d’activités autres (séances de sport). Mon correspondant principal était le Bureau Opérations Instruction (BOI) qui m’envoyait les besoins en parachutes pour les semaines à venir. Pour accomplir la mission, je disposais d’une soixantaine de personnels et du système informatique GEMAPAL. Ce « logiciel » me permettait de suivre la position physique des parachutes durant toutes les opérations de maintenance. A tout moment, je pouvais interroger le stocks en magasin et en fonction des besoins, organiser la salle de pliage pour plier soit des parachutes de secours, soit des parachutes pour les équipes de largages etc. Une journée de travail type commençait par la répartition des plieurs en tables de visite (entre 3 et 4) et en tables de pliage (entre 6 et 8). A cette époque, une table de visite était composée de 2 plieurs et une table de pliage de 3 plieurs. Ensuite je répartissais les chefs d’équipe, un pour 2 tables, puis les chefs de groupe un pour 4 tables. La désignation des plieurs aux différents postes ce faisait en fonction des qualifications sur le matériels à traiter mais aussi par affinité, sauf si j’émettais un avis défavorable. Pour la répartition des chefs de groupe, je décidais de leur affectation dans l’atelier. Une fois cette mise au travail terminée, je réalisais un plan de salle dans le système informatique. Celui-ci était signé le soir même par tous les personnels de l’atelier, attestant ainsi de leur travail. La gestion des personnels et la mise en formation, était cadencées par l’arrivée et le départ des appelés du contingent, tous les 2 mois. Je réalisais un point précis sur les qualifications des personnels partant et j’organisais la formation de plieurs sur les parachutes de secours, les parachutes de type aile et les chefs d’équipe. Les personnels concernés par ces formations étaient déjà dans l’atelier depuis plusieurs mois. Ma connaissance des plieurs, appuyé par l’avis des chefs de groupes me permettait de mettre, en fonction des qualités de chacun, le bon personnel sur la bonne formation. Les nouveaux arrivants étaient systématiquement formés sur un seul type de matériel, le parachute principal TAP 696-26. La formation était dispensée par un chef de groupe et un (voir deux) chef d’équipe en fonction des effectifs à former. Cette formation était clôturée par le pliage d’un parachute d’examen. Ce parachute était ensuite utilisé par le plieur lui même lors d’une séance de saut afin de le sensibiliser à la qualité du travail à réaliser. Malgré de nombreuses planifications, il nous arrivait, parfois, d’avoir à gérer des situations imprévues. Plus particulièrement pour le pliage des parachutes de type aile. Les commandes étaient passées par téléphone au dernier moment. Il me fallait alors réorganiser la salle pour honorer le besoin, tout en rendant compte au BOI du caractère exceptionnel de cette commande. Cette expérience de chef d’atelier a été très enrichissante et m’a énormément apporté dans ma façon de travailler. Ce que je retiens surtout, c’est la richesse des contacts humains avec les personnels de l’atelier mais aussi avec les différents services du CNIP (BOI, infirmerie, ordinaire etc.). Le métier de plieur est un métier difficile et très contraignant. Pour le faire réaliser par des appelés du contingent il fallait de la rigueur, de la discipline mais aussi et surtout un profond sens du contact humain. Il fallait que les cadres de l’atelier trouvent les mots, les gestes, justes pour rendre ces opérations moins fastidieuses et surtout pour faire en sorte que ces opérations soient réalisées dans la bonne humeur. |