Chapitre 4: L'ASSISTANCE MILITAIRE TECHNIQUE (AMT)

 

Congo Brazzaville

 
  • Témoignage de Jean-Jacques MIBORD (coin's 245).
Mis en place le 16 novembre 1989 à Brazzaville, Détachement d’Assistance Militaire d’Instruction (DAMI) de la 11ème Division Parachutiste française, a reçu pour mission de remettre sur pied le groupement aéroporté de l’Armée Populaire Nationale (APN).
Formé d’officiers et de sous-officiers appartenant à divers régiments de la division et à deux unités extérieures, le DAMI s’est consacré, pendant six mois, à l’instruction de toutes les catégories de personnels d’une unité destinée à devenir le fer de lance des forces armées congolaises.
  • Le DAMI : une équipe de spécialistes.

Il existe autant de DAMI que de types de missions. Dans le cas précis du Congo, l’objectif fixé était de former une unité d’intervention parachutiste souple, pouvant être activée sur très court préavis.
Les personnels du détachement ont été choisis dans plusieurs régiments de la 11ème DP. Tous sont rompus aux techniques aéroportées et titulaires soit du brevet de moniteur parachutiste, soit de la qualification de commando de recherche et d’action dans la profondeur (CRAP). 
Deux spécialistes des matériels TAP, un capitaine et un adjudant-chef venant respectivement du 9ème RCS de Nantes et du Centre National d’Instruction Parachutiste (CNIP) d’Orléans, apportent à l’équipe la composante technique indispensable.
  • Le Groupement Aéroporté de l’APN.

Unité d’élite aux chefs prestigieux, créée en 1965, le GAP a pour vocation, comme toutes les unités parachutistes du monde, d’être à la fois l’unité d’élite et la vitrine de l’Armée Populaire Nationale, capable de remplir toute mission fixée par le chef de l’Etat. 
Il tire sa réputation et sa fierté de l’empreinte laissée dans ses rangs par des chefs de corps aussi prestigieux que le commandant Marien NGOUABI, père fondateur du Congo moderne, ou le général Denis SASSOU NGUESSO, actuel président de la République. 
Composé d’une unité de soutien logistique (notre CCS française), d’une compagnie d’armes lourdes (comparable à notre CEA) et de quatre compagnies de combat, le GAP fonctionne sur les structures d’un régiment.
  • La mission.

La mission fixée au DAMI est simple, mais suffit à remplir six mois de présence : donner à 500 militaires du rang, recrutés en 89, une formation tactique allant jusqu’au niveau de la section de combat, tout en menant de front l’instruction spécifique parachutiste ; recycler et former les moniteurs ; harmoniser les connaissances des officiers du PC, des commandants d’unité et des chefs de sections, pour la plupart instruit antérieurement en Union Soviétique. 
Le DAMI s’est également soucié de jeter les bases de la réorganisation de l’unité de soutien logistique et de la compagnie d’armes lourdes regroupant les appuis du régiment.
  • Les moyens.

Moyens aériens : le groupement aéroporté, installé sur la base aérienne de Maya-Maya à Brazzaville, dispose de deux Nord 2501 rénovés, qui ont remplacé les Antonov 24 et les hélicoptères MI8 soviétiques, immobilisés, faute de soutien technique. 
Les matériels TAP : le GAP dispose d’un parc important de parachutes soviétiques D5, matériel fiable et performant, mais de mise en œuvre délicate pour des jeunes recrues, en raison de son système d’ouverture chrono-barométrique (système KP3, tchèque). Pour des raisons de sécurité et de mise en confiance des jeunes parachutistes au cours de la phase de brevet, des parachutes français de type 661-12 ont été mis en place par la Mission Militaire de Coopération. S’ouvrant plus rapidement que les D5, plus faciles à plier, ils permettent en outre un largage à plus basse altitude et limitent ainsi la dispersion au sol.
Le Capitaine MOLLARD et moi nous devions assurer le pliage et la formation des plieurs pour le futur régiment. Initialement, nous devions partir avec des EPI, mais étant donné que le Congo n'avait qu'un Nord 2501 (piloté par des congolais mais assisté  et entretenu par des aviateurs et des mécaniciens français qui à priori était là avant nous), je suis parti avec une centaine de jeux de TAP 661-12 appartenant au CNIP.
La SEPP congolaise se trouvait dans un grand hangar. Elle était dotée de 5 ou 6  tables larges et très grandes. Ces tables étaient adaptées pour les parachutes russes. Il a donc fallu les équiper de longues sangles pour pouvoir tendre les parachutes pour le pliage.
J’ai formé les plieurs pour travailler en équipe et au rendement avec une cadence assez rapide. Ce n'était pas facile, car ils avaient l'habitude de plier les parachutes individuellement. Par ailleurs, nous avons adapté des systèmes de cordes pour aérer les parachutes le long d’un mur, un peu comme à la SEPP de djibouti.
J'avais sympathisé avec DIMITRI,  un spécialiste militaire russe d'origine géorgienne, il avait un atelier de contrôle des système KAP3. Je pense même qu'il contrôlait les nôtres.
Je ne me souviens pas d'un atelier de réparation. Par contre, je me souviens que l'idée était de leur vendre des EPI. Cependant étant donné l'état et la qualité de leur aviation je ne sais pas si cette action a été menée à terme.
  Le DAMI au complet devant un hélicoptère MI8 soviétique.
  A genoux de gauche à droite : ADJ AUNEAU (6ème RPIMa), ADJ GALTIER (1er RCP), CNE ALLAIS (8ème RPIMa), ADJ WIERZBICKI(1er RPIMa), ADJ MILLET (6ème RPIMa).

Debout de gauche à droite: ACH MIBORD (CNIP), CNE CONTRERAS (8ème RPIMa), LCL AMAURY (8ème RPIMa), CNE MOLLARD (9ème RCS), ACH LEMEAU (8ème RPIMa).
  • Le système de parachute russe D-5/6
À la différence des parachutes de L'OTAN, les parachutes russes n'ont pas de sangles à ouverture automatique qui s'accrochent au câble de l’avion. Le parachute de russe D5/6 a un stabilisateur de parachute, qui est déployé quand le parachutiste passe la porte.
Comme il se déploie en dehors de l'avion, il permet un déploiement rapide du parachute grâce à la traction d’une drisse de déchirure ou par un dispositif d'ouverture automatique de type KP3. Le parachutiste peut ainsi sauter d’avions beaucoup plus rapidement, et à des altitudes plus importantes, semblables au saut à ouverture commandée retardée. Les sorties d’avions peuvent se faire simultanément par les portes latérales et la rampe arrière.

Pour en savoir plus sur ce parachute, cliquez ici>>

 
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