Chapitre 2: HISTORIQUE DES UNITES MATPARA

 

La SEP de DJIBOUTI au sein de la 13ème DBLE.

 
  • Les Forces Françaises de Djibouti
Djibouti est une république indépendante depuis 1977. 
Auparavant, colonie française, le territoire bénéficiait du statut des territoires d’outre-mer. Appelée d'abord Côte française des Somalies, puis Territoire des Afars et des Issas, Djibouti s'est développée sous l'influence française depuis la seconde moitié du XIXème siècle. 
Le territoire d’une superficie de 23 000 Km² (soit la superficie approximative de quatre départements français), en majorité désertique, est encore parcouru par les nomades. Il est bordé au nord-est par la Mer Rouge et il a des frontières communes avec l'Éthiopie et la Somalie. 
La population est estimée à environ 500.000 habitants dont la majorité vivent à Djibouti ville. 
La République de Djibouti ne dispose pratiquement d'aucune ressource naturelle exploitée. Le budget de l'État est alimenté par les aides octroyées majoritairement par la France et par Bruxelles, mais aussi par les USA et par les pays arabes. La présence de la plus importante base militaire française à l'étranger constitue une source de revenus importante pour l'État djiboutien. 
Avant 2010, les forces françaises (FFDJ) comprenaient environ 3 500 hommes et leurs familles.
L’organisation était la suivante :
  • Un état-major,
  • Une base navale, port d'attache du navire amiral de la flotte de l'océan indien,
  • Une base aérienne forte d’environ 800 à 1 000 hommes,
  • Un régiment de légion la 13ème DBLE
  • Un régiment d'infanterie d'Outre-Mer le 5ème RIAOM
  • Un bataillon de Commandement et de services le 10ème BCS

Les forces françaises basées à DJIBOUTI par armeedeterre: vidéo de 2008
 
  • Les chefs de la SEP et du DTMPL de la 13ème DBLE.
BCH INARD BCH REY
- 1975
ADJ VILLARD
1975 - 1978
ADJ DUBO
1978 - 1980
ADJ MERMOZ
1980 - 1982
ADJ MIBORD
1982 - 1984
ADJ GUEDON
1984 - 1986
ADJ QUARMENIL
1986 - 198
ADJ POLLEUX
1988 - 1990
ADJ MILLET
1990 - 1992
1992 - 1994 ADJ PEDRO
1994 - 1996
ADJ BONTEMPS
1996 - 1998
ADJ CORSINI
1998 - 2000
ADJ BAPTISTE
2000 - 2002
ADJ FONT
2002 - 2004
ADJ BENSIMON
2004 - 2006
ADJ BURG
2006 - 2008
ADJ BUQUET
2008 - 2011
 
  • Témoignage de Jacques VILLARD (Coin's 73).
J'ai été en séjour à Djibouti comme chef de la SEPP de la 13ème DBLE de 1975 à 1978. J’ai été le premier sous-officier à occuper ce poste. Mes prédécesseurs étaient les BCH INARD et BCH REY Michel. J'ai été relevé par l'ADJ DUBO. C’était ma première expérience en tant que chef d'une SEPP.
La SEPP se trouvait dans le quartier de la 13ème DBLE. J'étais en poste détaché du CDMB DJIBOUTI.
L’infrastructure était réduite à un couloir dans lequel se trouvait une table de pliage, une table de couture, un magasin d'entreposage, un bureau et un lit pour le permanent. La tour d'aération des parachutes (avec ses vingt cinq crochets de suspension) était de la hauteur d’une voile de parachute. Les parachutes touchaient le sol. Il n’y avait pas la possibilité de rajouter une table de pliage car le conditionnement des petits colis de vivres frais était réalisé dans la SEPP.
L’effectif était de trois plieurs permanents de la compagnie de commandement d’appui et des services (CCAS) de la 13ème DBLE et d’un plieur en renfort qui venait des diverses compagnies tournantes REP, RPIMA, RAP, Commando marine etc.
Au début, la mission de cette SEPP était de plier des parachutes au profit des cadres du territoire en 2ème section TAP. Pour ce faire, les matériels utilisés étaient: 50 dorsaux TAP 661-12, 50 ventraux TAP 501, 3 dorsaux EFA 683, 1 dorsal EFA687, 10 dorsaux 656-11 D, des ventraux 506, quelques gréements solo de 100 et 150 kg pour le largage des petits colis.
Trois mois après mon arrivée, la dotation en parachute à ouverture automatique était passée à 100 jeux : je devais fournir pour les compagnies tournantes qui étaient de plus en plus nombreuses. Cette nécessité était générée par les évènements liés à la future indépendance du territoire. Je gérai également la maintenance qui était stockée au CDMB.
J'assurais deux séances OA par semaine à deux avions (Nord 2501) et sept à huit OR. Toutes les semaines 140 à 150 parachutes étaient dépliés. À cela s’ajoutait le pliage des gréements solo pour le largage des vivres pour une ou deux sections qui se trouvaient en tournée de brousse. Lors de "coups de bourre" j'obtenais des plieurs renforts des compagnies tournantes.
Mon meilleur souvenir, sur le plan du travail, a été de plier et de conditionner les vivres frais pour le groupement opérationnel de la Légion Etrangère (G.O.L.E.) commandé par le CDT GUIGNON : 450 légionnaires sur le terrain, pendant une semaine. Au final, une lettre de félicitations pour les plieurs et les largueurs du général BRASARD COMSUP Djibouti.
Les conditions de vie furent un peu perturbées par les nombreux couvre-feux avant et après l'indépendance. Mais aussi par la prise d'otages de LOYADA ainsi que par l'attentat du bar le « Palmier en zinc ». Nous dûmes déménager trois fois durant le séjour, du fait de l'arrivée des assistants militaires techniques (AMT). Mais cela faisait partie des aléas d'un séjour.
Au vu de mon intégration à cent pour cent à la 13ème DBLE, des excellents rapports que j’entretenais avec tous les cadres et légionnaires de la 13, que ce soit en service ou hors-service, je qualifierais mon séjour de ni bon ni mauvais mais d’EXCELLENT.
?
En conclusion, ce fut un séjour très éprouvant physiquement mais très enrichissant.
  • Le G.O.L.E.

Le Groupement Opérationnel de la Légion Etrangère du 2ème Régiment Etranger (2ème RE) a été créé le 1 septembre 1972 et dissout le 2 septembre 1977.
Cette création entraîne la reconstitution du 2ème RE en Corse, qui comprend un groupement d’instruction et un groupement opérationnel. Ce dernier appartenant à la force terrestre d’intervention, participe au système des compagnies tournantes et aux actions extérieures.
En 1977, le GILE est rattaché au 1er RE et le 2ème RE conserve toute la partie opérationnelle. le GOLE est dissous et le régiment réorganisé.

  • L'attentat contre le bar le "Palmier en Zinc".
Le 15 décembre 1977, Un attentat contre le bar "le Palmier en zinc" à Djibouti, fréquenté par la communauté française, fait six morts, dont quatre Français.
  • Témoignage de Claude PERRET, qui a vécu cet attentat.
Nous avions rendez-vous, au bar du « Palmier en zinc », avec un groupe d’habitués, avant d’aller aux îles le dimanche avec le boutre de la 13ème DBLE. J'étais alors caporal aux transmissions à Gabode, sous l'autorité du Major MALLET et du sergent-chef BOLINNI.
De ce groupe d'habitués nous étions trois ou quatre à prendre l'apéritif au bar du « Ménélik » avant de rejoindre le reste du groupe au « Palmier ».
Après avoir entendu deux détonations, nous avons suivi la foule des curieux qui se dirigeait vers le « Palmier en zinc ». Bien peu de personnes nous ont aidé pour sortir les blessés et les embarquer dans les veilles ambulances, ou les fourgonnettes. Nous y déposions jusqu’ à trois personnes à même le plancher, pour qu'ils soient emmenés au plus vite à l'hôpital. La fille du colonel de la base aérienne, qui faisait partie des habitués pour les îles, a été gravement blessée lors de cet attentat.
Nos camarades nous attendaient pour passer commande et ensuite festoyer. Nous y avons échappé, à un baby whisky près. Le reste de la nuit a consisté à évacuer les blessés. Ensuite, rendre visite aux copains à l'hôpital fut difficile pour nous.
  • La prise d'otages de LOYADA
En février 1976, des militants indépendantistes du Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS) prennent en otage un autobus d'enfants à Djibouti.
Le 3 février 1976 à 07h15, un car militaire de l’armée de l’air, effectuant le ramassage scolaire des enfants de la base aérienne 188 est capturé par 4 terroristes armés dans le quartier d’Ambouli et dirigé vers la frontière somalienne, distante de 18 kilomètres. 
Le 4 février, un groupe de tireurs d’élite de la gendarmerie nationale, le GIGN, arrive de métropole. Le car avec ses passagers est toujours immobilisé au même emplacement. Les quatre terroristes ont été renforcés par des éléments venus de Somalie. Des soldats réguliers somaliens sont installés de part et d’autre du poste frontière. Les tireurs d’élite de la gendarmerie sont installés en avant de la palmeraie.
Le 6 février 15h45 les tireurs d’élite ouvrent le feu. Simultanément, la 2e compagnie du REP donne l’assaut tandis que les autos-mitrailleuses légères (AML) se déploient en ligne face à la frontière. La mission est de protéger la récupération des enfants et de neutraliser les réguliers somaliens postés près du poste frontière s’ils venaient à tirer. 
À 16h05 l’action est terminée. Elle n’a duré que vingt minutes. 
Bilan :
  • 2 enfants ont été tués par un terroriste resté caché dans le car, dont une fillette, Nadine DURAND (son frère jumeau Stéphane était absent ce jour là car il était malade), décédée sur place et un enfant plus âgé qui meurt plusieurs jours plus tard de ses blessures après avoir été transféré et opéré à l'hôpital du Val de grâce à Paris ;
  • 5 autres ainsi que l’assistante sociale et le conducteur ont été blessés ;
  • 1 garçon a été emmené à Hargeisa en Somalie et a été libéré plus tard, après de longues tractations2 ;
  • 1 lieutenant (LTN Doucet), chef de la 1ère section de la 2ème compagnie a été également blessé dans l’action ;
  • 7 preneurs d'otage ont été tués ;
  • le nombre des soldats somaliens tués dans l'accrochage n'a pas pu être déterminé.
Source du net
  • Quelques précisions de chefs de SEPP, concernant la tenue portée par le matpara au sein d'une unité de Légion.
  • Jacques VILLARD (Coin's 73).
Je portais la pucelle de SMB et du CDMB par la suite tout comme l'ADJ DUBO et pour toutes les prises d'armes ou manifestations les Chefs de Corps de la 13ème DBLE (Colonel LARDRY et Colonel COULON ) m'autorisait a porter le béret rouge en lieu et place du képi gris matériel ce qui me ravissait beaucoup.
 
  • Jean-Pierre MERMOZ (Coin's 9).
DUBO, que j'ai remplacé était comme moi: affecté CDMB, détaché au sein de la 13 dans laquelle nous étions logés. Nous portions les attributs du matériel avec l'insigne de la 13 (sans la fourragère).
Mon chef de corps en titre était le Colonel BRUNE du CDMB, mais je dépendais aussi du Colonel LORIDON chef de corps de la 13.
 
  • Olivier BONTEMPS (Coin's 331).
Je suis arrivé en mai 1996, j'ai remplacé PEDRO Francis. J'ai eu tous les attributs de la 13ème DBLE, y compris la fourragère.
Pourquoi? Pour que je puisse monter comme Officier de Permanence (à partir du grade d'Adjudant), il fallait que je n'arbore pas mon képi « bouteille de gaz ». Ils craignaient que les légionnaires ne respectent pas mon autorité.
On parlait déjà de DTMPL.
 
Après un ultime salut à Djibouti, le 13 juin 2011, le drapeau de la 13ème DBLE s'est envolé pour la France, tandis que ses personnels partaient, eux, pour les EAU (Emirats Arabes Unis) où ils constitueront le groupement terre français.
 
 
 
 Le 8 août 2011, le drapeau de la 13ème DBLE, partira pour les EAU. La 13 façon EAU ne comporterait pas un seul ancien de Djibouti. elle sera deux fois plus petite que l'ancienne, avec des effectifs estimés à 333 personnels, dont, de surcroît, tous ne seront pas issus de la Légion, afin que le caractère interarmes soit respecté.
  • Le DTMPL au sein du 5° RIAOM, c'est en page 2.
 



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