Chapitre 2: HISTORIQUE DES UNITES MATPARA

 

La spécialité MATPARA au sein du 2ème RPIMa.

 
  • Témoignage de Sébastien DEBAT (Coin's 195).
L’inauguration du quartier DUPUIS à Pierrefonds, où est actuellement implanté le régiment, a eu lieu le 24 juillet 1980. La Section de Livraison par Air a rejoint la Compagnie de Commandement et de Logistique. Elle a changé d’appellation en 2001, pour prendre l’appellation de Détachement Technique des Matériels de Parachutage et de Largage. Le DTMPL dépend maintenant de la Compagnie de Maintenance du régiment.
Le 2ème  RPIMa détient les matériels de parachutage et de largage destinés à l'instruction, à l'entraînement et la projection de son personnel aéroporté.
Les opérations de maintenance NTI 1&2 des matériels TAP sont réalisées au sein du détachement technique des matériels de parachutage et de largage (DTMPL) de la compagnie de maintenance (CM), subordonné au bureau maintenance logistique (BML).
Le Détachement Technique des Matériels de Parachutage et de Largage  doit être en mesure de : 
  • conditionner et réparer les matériels de parachutage et de largage,
  • assurer les contrats opérationnels fixés par le régiment,
  • répondre à la demande de matériels en vue de l'entraînement TAP,
  • préparer et assurer la mise en place des matériels TAP lors des séances de saut et de largage.
  • assurer le soutien MATPARA dans le cadre de projections,
  • assurer les extensions de qualification des MAT-PARA options conditionnement et réparation.
D'une manière générale le chef du DTMPL fait préparer et mettre en place les matériels et équipements TAP en vue de leur emploi. Il assure le stockage et la gestion des matériels TAP.
Le DTMPL dispose, pour assurer ses missions de personnels permanents et tournants.
 
Atelier NTI 1 du DTMPL:
  • Effectifs permanents : 0 / 2 / 5
  • Effectifs tournants     : 0 / 0 / 5
Atelier NTI 2 du DTMPL:
  • Effectifs permanents : 0 / 1 / 0 // 2
  • Effectifs tournants     : 0 / 1 / 1
  • Quelques photos du DTMPL sous forme de diaporama.
  • Le travail des personnels du DTMPL à l'issue d'une séance de sauts en mer, cliquer ici>>
  • L'atelier de réparation.
Cliquez sur la photo ci-dessus pour voir les photos
 
 
  • Extrait d'un article du «journal de l'île» sur les réparatrices civiles de parachutes en 2007.
Cela fait plus de trente ans que Jacqueline DUCHEMANN et Marie VALERY prennent soin des toiles de parachutes du 2ème RPIMa. Chaque jour, elles inspectent chaque millimètre carré du tissu, en quête de la plus petite déchirure. Toujours avec professionnalisme, humilité et bonne humeur. Ces deux ouvrières civiles exécutent un véritable travail d’orfèvre. Avec minutie, point par point, elles réparent les dégâts causés souvent par lés épineux des terrains d’exercice de saut. Chacune a un peu la vie des autres entre leurs mains. Cela explique sans doute les nombreux contrôles à effectuer avant de déclarer un parachute « bon pour le service ». Cette rigueur indispensable au travail , n’est pas un souci pour elles. « Même si il y a toujours un peu de pression, car il en faut toujours pour bien faire les choses, nous sommes avant tout au service de l’armée ».
 
  • Témoignage d'Albert LEBRET (Coin's 241).
« En 1973, après l’indépendance de Madagascar, le 2ème RPIMA qui était basé à IVATO (aéroport qui dessert ANTANANARIVO) rejoint l’ île Bourbon ( la Réunion). Les compagnies sont éparpillées entre l’ouest et le sud de l’île. L’une à la Saline, une autre au parc des casernes à Saint PIERRE, et la SLA (section de livraison pas air) prend ses quartiers pendant un temps rue du four à chaux. Pas pratique comme organisation, d’autant que le progrès arrive à la Réunion, avec son flot de voitures, et d’embouteillages… Le camp CBA DUPUIS permet de regrouper les unités et services du 2ème RPIMA. Pour entraîner la 1er compagnie (compara) et les unités en mission de courte durée (1er RCP, 9ème RCP, et 6ème RPIMA), le régiment dispose d’une infrastructure moderne, d’un aérodrome, d’une zone de saut et bien sur de personnels MAT PARA.
Jusqu’en 1992, les plieurs et les réparatrices étaient regroupés au sein de la section de livraison par air (SLA). Cette section comprenait une équipe de commandement en charge des séances de saut, de la SMPS et de la sécurité incendie (l’aérodrome étant indépendant, nous devions assurer la sécurité lors des posés d’avions militaires). Le groupe de pliage, commandé par un sous officier, comprenait une quinzaine de plieurs suivant les MCD. Les parachutes étaient réparés par le groupe de réparation avec 2 sous-officiers et 4 personnels civils, ou renvoyés sur la métropole. Enfin une équipe de livraison par air, composée d’ un sous officier et de quatre arrimeurs largueurs, assurait l’entretien des matériels lourds sous la responsabilité du sous-officier MAT PARA. Pour la petite histoire, cette section portait un débardeur de sport noir et lettres jaunes, alors que le reste de la compagnie portait un débardeur jaune et lettres noires. Tout cela n’était pas vraiment unitaire, mais tellement spécifique !
A cette époque, pour les parachutes automatiques de dotation ( dorsaux TAP 661-12) le rendement du pliage était de 45 parachutes et celui de la visite de 90 parachutes. Naturellement , pour tenir la cadence, les plieurs devaient courir le long des tables ! Pour les parachutes ventraux (TAP 501) le rendement était à multiplier par 2. Les parachutes à ouverture commandée retardée étaient de type « papillons » (TAP 687 12-1D). Il y avait peu de parachutes de type « aile », ces derniers étaient surtout détenus à titre personnel. C’était le temps où l’on faisait plus de 20 sauts par an ! Les zones de sauts étaient GOLF, la plaine des Cafres, la plaine des Sables.
En décembre 1989, la SLA a participé à l’opération OSIDE (opération destinée à renvoyer BOB DENARD en Afrique du Sud, suite à la mort « accidentelle » du président comorien ABDALLAH). La section faisait partie de la 4ème compagnie (compagnie constituée à partir de tous les personnels TAP de la CCS et qui aurait été parachutée sur les Comores). La SLA est restée 3 heures équipée en configuration saut, avec sacs et armes. Nous nous sommes rendu compte alors, que la gaine EL32 ne permettait pas d’emporter de quoi durer très longtemps. Il a fallu choisir entre les munitions, les piles, les pansements, et…. la trousse de toilette. Le bon choix a été vite fait, par tous ! Finalement, la 1ère Compagnie ayant été projetée (avec succès) par poser d'assaut, la mise en place par saut sur la ferme de « BOB » a été annulée.
C’est aussi à cette époque que le 2ème RPIMA a relancé la coopération avec Madagascar. Nous avons retrouvé avec plaisir les infrastructures quittées 15 ans plus tôt par l’armée française. Parfaitement fonctionnelles et entretenues par des MAT PARA malgaches dont l’esprit est encore aujourd’hui toujours aussi professionnel ! Ils sont encore un exemple de l’amour du travail bien fait ! »
  • Les années 2000.
« La fin de la conscription a modifié l’organisation du 2ème RPIMA. La 2ème compagnie (compagnie BOURBON) est devenue une compagnie de réserviste qui perpétue l’âme créole. La 3ème compagnie, est devenue une compagnie PROTERRE, qui maîtrise parfaitement les MICAT (missions communes de l’armée de terre), ce ne sont pas forcément des unités TAP. La Compagnie de maintenance a été créée pour prendre la mission de qui était dévolue au détachement de soutien du Matériel (DSM) de SAINT DENIS. Le DTMPL est devenu une section à part entière. Le MAT PARA n’est plus seulement un technicien, mais aussi et surtout un chef. Il doit commander, assumer et s’affirmer techniquement.
Les missions du 2RPIMA ont donc évolué. Les effectifs également. Paradoxalement en devenant une section les effectifs sont devenus plus faibles que ceux dévolues à la SLA ( pliage 0/2/10réparation 0/2/1/3).
La fin de vie du parc des 696-26 et le remplacement progressif par le nouveau parachute d’arme imposeront des mises en place de moyens matériels adaptés pour que ce régiment continue de vivre.
Pour cela les MAT PARA devront, et c’est une nécessité, devenir des « soldats - maintenanciers ». C’est au prix de ces efforts et de ces investissements que nous continueront à être crédibles et à servir, vocation de notre Arme!
La devise du 2ème RPIMA est: « Qui ose gagne ! » Alors, nous aussi, OSONS dans le respect de nos valeurs! »
  • Saut sur la plaine des sables.
La plaine des Sables est un plateau des Hauts de l'île. Complètement nue, couverte de scories, elle s'offre soudainement à la vue des conducteurs en contrebas d'un autre plateau qui était encore recouvert d'une végétation rase. On doit la traverser pour atteindre l'Enclos Fouqué puis le Piton de la Fournaise depuis la Plaine des Cafres.
S'y aventurer à pied alors que le brouillard est susceptible de tomber est particulièrement dangereux, l'espace alentour manquant de repères physiques évidents. La Plaine des Sables est pourtant dominée par le Piton CHISNY, dont la dernière éruption est à l'origine de son aspect lunaire. Elle est traversée par la route forestière du Volcan.
 
  • Témoignage de Christophe DELAIS (Coin's 316).

J’ ai été muté au 2ème RPIMa pour un séjour de 2 ans de juin 1996 à juin 1998. J’ai occupé les fonctions de chef d’atelier du détachement technique des matériels de parachutage et de largage (DTMPL) du régiment.
L’atelier se trouvait au sein de la section de livraison par air (SLA). Nous assurions la maintenance et le conditionnement des parachutes à personnels mais également des parachutes et des lots nécessaires à la livraison par air. Ce DTMPL est le seul outre-mer à effectuer ce genre de mission. Il dispose d’une grande variété de matériels. 
Ces missions sont d’assurer une disponibilité opérationnelle de matériels définis, d’honorer les commandes de matériels émanant du BOI pour l’entretien et l’instruction des personnels TAP des FAZSOI. L’atelier avait un effectif de 25 personnes. 
Dans le cadre de la coopération régionale, de nombreuses missions d’échanges ont été réalisées. L’atelier au complet, c’est déplacé plusieurs fois au cours de mon séjour pour réaliser des opérations de conditionnement à Madagascar. Puis des opérations de soutien des matériels TAP, lors d’exercices en Afrique du sud et à Mayotte.
Ces nombreuses missions à l’étranger étaient nouvelles pour moi. Elles ont été très riches de par la qualité et la diversité des échanges que nous avons pu avoir avec nos camarades des autres armées (différence de travail, de matériels). Ces déplacements nécessitaient une organisation sans faille car si un matériel, outil ou un rechange avait été oublié, la mission pouvait être compromise voire annulée.

J’étais sous les ordres du chef de la SLA, qui occupait également la fonction d’officier TAP du régiment. Mes missions principales étaient de deux sortes:

  • le pliage des matériels nécessaires aux opérations et à l’entrainement du régiment dans deux domaines, le largage de personnels et le largage de matériel,
  • le contrôle des matériels TAP en place dans les unités élémentaires du régiment.

La semaine de travail était organisée de la manière suivante : du lundi au vendredi, avec le mercredi après midi de repos, de 7h30 à 12h30 et de 15h00 à 17h30. Mon travail quotidien consistait à organiser la visite et le pliage des parachutes pour le saut des personnels ainsi que les parachutes et les lots de conditionnement utilisés pour le largage de matériel. 
Au sein même de l’atelier il existait l’atelier des équipements de sécurité sous la responsabilité d’un caporal-chef ancien, dont la mission était de prévoir les visites des équipements de sécurité montés sur les parachutes de type aile. J’organisais une visite annuelle des matériels TAP en place dans les unités élémentaires du régiment.
Les personnels de l’atelier participaient à toutes les séances de sauts du 2ème RPIMa, comme sautant, ou comme responsable pour assurer la distribution des matériels à l’aéroport de Saint Pierre ou la réintégration des parachutes sur la zone de saut. 
Nous partions pendant deux semaines, à effectif complet, une à deux fois par an à Madagascar pour breveter les parachutistes locaux. Nous amenions sur place les parachutes, les rechanges, les matières premières nécessaires pour réaliser la visite et le pliage des matériels. J’ai également participé à des échanges avec l’armée sud-africaine en Afrique du sud, ainsi que des exercices régionaux à Mayotte.

L’atelier était équipé d’une bibliothèque technique en place dans la salle de pliage, utilisable par tous, et je disposais de tous les lots d’outillages nécessaires pour réaliser l’ensemble des opérations de maintenance sur les matériels de l’atelier mais également sur ceux des unités élémentaires. Les commandes des approvisionnements, utilisés par l’atelier, étaient gérées à l’aide du fichier C14 en liaison avec la SAP (section des approvisionnements) de SAINT DENIS. J’assurais le suivi des matériels réparés par l’atelier NTI 2, qui faisait également partie de la SLA. 
Cette fonction m’a permis d’obtenir une grande autonomie dans le domaine MAT PARA. J’étais le seul conseillé technique du régiment dans le domaine. Ce petit atelier me permettait de gérer tous les domaines (la comptabilité, la distribution et la réintégration des matériels, l’organisation des missions extérieures) contrairement aux ateliers en métropole qui sont découpés en plusieurs ‘’sous-ateliers’’ et sous la responsabilité de plusieurs sous-officiers BSTAT.

Notre bilan pour ces deux années a été très satisfaisant, car les personnels du régiment ont pu s’aligner en saut très rapidement et ont même dépassé le minimum requis, 6 sauts par an et par personne. Le tonnage de matériels largués a été multiplié par deux par rapport aux années précédentes. 
Nos activités de maintenance étaient contrôlées annuellement par le contrôle technique MAT PARA. Deux personnels venaient, durant une dizaine de jours, contrôler en détail l’ensemble des opérations réalisées par le DTMPL. Cette vérification faisait l’objet d’un rapport envoyé à la DCMAT, à l’OSD, la région et naturellement au 2ème RPIMa. 
Cette expérience m’a permis d’affirmer mes compétences de chef d’atelier dans l’ensemble des domaines de notre spécialité. Les missions à l’étranger, en atelier constitué, m’ont permis d’acquérir des méthodes d’organisation spécifique à ce genre de mission.

 
  • Témoignage de Francette SALLES-SOUYRIS (Coin's 242).
Au cours de mon séjour, de 1981 à 1983, j’étais le seul personnel féminin militaire et la dernière à travailler en tenue civile. Je n’ai porté l’uniforme qu’ à partir de 1983. Le chef d’atelier était l’adjudant-chef JOURDAN.
J’étais responsable de l’atelier de réparation et du contrôle des matériels aéroportés sortant de l’atelier.
Il y avait quatre personnels civils féminins : Mireille THERMEA à la bourrellerie-sellerie, Lucille RAMAKISTIN, Marie-Annette VALERY et Jacqueline DUCHEMANN à la réparation des voilures.
Les réparations ne devaient pas dépasser 10h de travail. Au-delà, c’était envoi des matériels sur la métropole à Montauban. L’atelier était limité au 3ème échelon.
Les horaires de travail étaient de 7h à 14h du lundi au vendredi et de 7h à 13h le samedi. Nous prenions une pause de 30 minutes vers 10h. Toutes les semaines il y avait une séance de sauts de programmée. Les relations avec le régiment étaient bonnes.
  • Photos de l'atelier en 1982.
  • Photo de 2008.
Réunion de travail (Source web)
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Historique des unités MATPARA
 



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