J’ai été affecté au 2ème RPIMa implanté sur la base aérienne civile et militaire d’ Ivato sur l’île de Madagascar, du 13 juin 1968 au 12 juin 1971. J’ai rejoint la Section Technique Parachutiste (STP) et j’ai remplacé l’adjudant MORNET (MATPARA), en fin de séjour. La STP était divisée en trois ateliers : - Un atelier couture réparation des matériels de parachutage et de largage. Le chef d’atelier était l’adjudant-chef LANOUZIERE. Il y avait aussi une PMFAT, l’adjudant-chef CONTENET. Quand je suis arrivé ils étaient en fin de séjour et ont été remplacés respectivement par l’adjudant-chef COUDERC et le maréchal des logis chef Georgette WILK. Tous les autres personnels, masculins et féminins, étaient malgaches.
- Un atelier mixte franco-malgache de livraison par air. Le responsable était le lieutenant COLLARD des troupes de marine, assisté du maréchal des logis chef MATHIEU (MATPARA) et de parachutistes détachés du régiment. Du côté malgache, le responsable était le sergent-chef SOW assisté de parachutistes malgaches. La mission de cet atelier était le pliage des parachutes pour le largage des petits colis.
- Un atelier mixte franco-malgache pour l’entretien et le pliage des parachutes à personnels. Le responsable était le lieutenant ROGER des troupes de marine assisté du maréchal des logis chef DONADIEU (MATPARA) et de parachutistes détachés du régiment. Du côté malgache, le responsable était le sergent-chef TSANGANDAHY (CT1 MATPARA) assisté de plieurs malgaches.
Dès le début, les autorités malgaches ont attiré mon attention sur les éventuels problèmes relationnels qui pourraient exister entre nous deux. Ayant déjà été responsable des CT1 MATPARA à Montauban, je connaissais le problème. Une rapide mise au point fut nécessaire et le séjour se déroula sans heurts. Nous nous respections mutuellement: chacun avait sa mission. Voici un petit exemple de cette bonne coopération. Lors d’une opération aéroportée franco-malgache, en 1970, j’ai été désigné comme responsable de la récupération opérationnelle des matériels de parachutage. Le SCH TSANGANDAHY avait mis tout son personnel à ma disposition. Ce fut une réussite totale, à la grande surprise du général BIGEARD (alors COMSUP), des officiers observateurs et du commandement malgache. La récupération des parachutes s’est effectuée en un temps-record, sans aucune perte. Les trente-deux récupérateurs « prêtés » avaient été largués du dernier Nord 2501 (il y en avait six au total) et le tout fut embarqué dans deux camions du type SIMCA. Les parachutes utilisés étaient les dorsaux 661-12 avec le ventral 501 pour les parachutes à ouverture automatique et le TAP 691 pour les parachutes à ouverture commandée. Nous partagions l’infrastructure de la section entretien des parachutes (SEP) avec l’armée malgache. Elle se composait : d’un bureau pour mon homologue malgache et moi, d’une tour métallique pour l’aération des parachutes : ces derniers étaient suspendus par des cordes. D’une salle de pliage à huit tables et d’un magasin de stockage des parachutes pliés saut. Dans une pièce de l’atelier de réparation il y avait un « bar », tenu à tour de rôle par un cadre MATPARA. Quotidiennement, nous nous y retrouvions pour cuire la viande de zébu ou cuisiner les spécialités de chacun tout en partageant une « HEINEKEN ». C’était aussi le lieu de rendez-vous incontournable pour l’accueil des nouveaux arrivants au régiment. L’armée malgache était équipée d’avions C-47 (le célèbre Dakota) et l’armée française de Nord 2501. Les zones de sauts étaient très différentes entre les hauts plateaux (2800 m), la région de Tananarive (1500 m). En règle générale, le sol était très dur. Elles étaient relativement dangereuses puisqu’il y avait beaucoup de rizières, quelques parcelles boisées, des marécages infestés de crocodiles (c’est ici que l’on trouve les plus grandes espèces de 5 à 7m de long) et de serpents. Lors des séances d’entraînement ou pendant les sauts de manœuvre sur les hauts plateaux, il y avait beaucoup de blessés. La SEP apportait aussi un soutien technique à la section militaire de parachutisme sportif (SMPS) de la base aérienne. Le responsable de cette SMPS était l’adjudant-chef PASTOL. J’en ai profité pour sauter sur des zones, hors manœuvres, beaucoup plus touristiques : Tamatave, Majunga, Tuléar. Sur le plan vie hors service, la plupart des MATPARA étaient logés en famille dans les nouveaux quartiers de la capitale, alors que les cadres du régiment étaient logés dans des quartiers militaires. La population locale était très accueillante, appréciant beaucoup les « WAZAS » (français). De nombreux magasins, restaurants, cinémas, marchés aux légumes agrémentaient le quotidien des familles, sans oublier le traditionnel marché du ZOMA qui, comme son nom l’indique en malgache, se tenait le vendredi. Ce jour-là, Antananarivo (la capitale), était envahi de paysans qui amenaient leurs produits à vendre, ainsi que divers artisans installés à même les trottoirs. En résumé, ce fut un excellent séjour rempli de grands et nombreux souvenirs. J’en veux pour preuve cette « escapade » touristique de huit jours (la seule permission du séjour) en Renault 4L sur l’axe Tananarive – Tamatave. Ce trajet s’est déroulé sur une piste caillouteuse, étroite et remplie de trous. À Tamatave, pour rejoindre l’embarcadère et prendre le bac (un ancien bac militaire de débarquement) qui nous menait à l’île de Sainte Marie, nous avons emprunté une piste boueuse, sablonneuse, semée d’embûches, de petits cours d’eau. À l’arrivée, la récompense, nous avons découvert une île paradisiaque sur laquelle nous avons séjourné quelques jours. |