Chapitre 2: OÙ TROUVE-T-ON DES POSTES MATPARA ?

 

Au sein de l'École des Troupes Aéroportées de Pau.

 
  • L'école des Troupes Aéroportées (ETAP).
Basée à Pau, l'Ecole des Troupes Aéroportées trouve son origine à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la création d'un centre école des troupes aéroportées (CETAP) le 16 avril  1946.   Le 1er juin 1947, le CETAP devient l'école des troupes aéroportées.
L'école des troupes aéroportées est principalement chargée de la formation individuelle et collective, technique et tactique des parachutistes, cadres ou militaires du rang. Mais elle a d'autres missions comme la participation aux études et expérimentations parachutistes, le développement de la coopération internationale ou la promotion de la culture parachutiste.
  • Une vidéo, de 1995, présentant l'ETAP aux futurs brevetés parachutistes, lors de leur arrivée à l'école.
  • Ils ont commandé la SEPP du CETAP, de la BETAP, de l'ETAP.
LTN AMOUILLIN
1959 - 1961
LTN DUPUY
1961 - 1963
CNE ROBERT
1963 - 
LTN BERGER
- 1970
LTN GRALL
1970 - 1973
LTN GERONA
1973 - 1976
  • Témoignage de François GRALL (Coin's 142).
Au cours de ma formation d’application à Bourges (16ème promotion EOA et 1ère promotion CUS (Concours Unique des Services à l'École Supérieure et d’Application du Matériel de Bourges d’octobre 1965 à juillet 1967), je me suis porté volontaire (avec un camarade de promotion, Jean Claude LEMIEUX) pour servir dans la spécialité « MAT PARA » sans trop savoir, je l'avoue, de quoi il s'agissait.
Avec LEMIEUX nous avons donc fait le stage de la spécialité à l'ERGM de Montauban de septembre à décembre 1967 sous la houlette de Jean Claude DUBOIS (patron du service instruction de l'époque). Nous côtoyons un stage (échelle 3) de jeunes sous-officiers qui rentraient dans la spécialité et dont je garde un très bon souvenir (LITTY, MERMOZ....). Nous sommes allés ensemble obtenir notre brevet parachutiste à L'ETAP (en octobre je crois ?). 
À l'issue du stage, nous avons été affectés en corps de troupe : LEMIEUX au RLA de Metz et moi à l'ETAP de Pau. Cette affectation a pris effet à l'issue du stage 6603 (Chef de section TAP) que nous avons effectué de janvier à la mi mars 1968.
  • Affectation à L'ETAP de mars 1968 à juillet 1973. 
Le lendemain du stage 6603, le sous lieutenant F. GRALL, dont personne ne comprenait l'origine (c’est quoi un CUS?) s'est donc présenté à la chaîne de commandement de L'ETAP qui comptait à cette époque un nombre impressionnant de glorieuses figures des troupes aéroportées (dont le colonel MERGLEN , chef de corps et futur général). 
L' ambiance à L'ETAP était très militaire et très sourcilleuse sur les faits d'armes des TAP, mais aussi un peu folle où l'essentiel semblait pour chacun de sauter et de faire sauter. Certes à l'ERGM, les instructeurs (RIGHI, SICOT, LANOUZIERE...) m'avaient prévenu : «À l'ETAP, ils s'assoient sur les règlements de la spécialité selon le bon principe que l'intendance suivra ». 
Bien qu'il y ait à la SEPP un officier d'infanterie, le Lieutenant SKRIPZAK, (authentique héros des TAP, reconnu par tous qui m'a pris sous sa protection et à qui je dois une intégration réussie), j'ai pris les fonctions d'adjoint technique du Lieutenant Michel BERGER, chef de la SEPP, pour remplacer le lieutenant VANDEPUTTE dont la mutation à l'été 1968 était programmée. 
Je garde un excellent souvenir du très grand patron de la SEPP qu'était Michel BERGER (il avait succédé à ce poste au Lieutenant AMOUILLIN, je crois). Il essayait, avec une constance et une patience, de réduire pas à pas les besoins effrénés en parachutes. Sachant qu’ à l'époque, la seule chose qui me semblait gérée, c’ était le volume des heures de vol accordées à l'ETAP et donc la planification des avions. À titre d’exemple, en 1968, 240 000 parachutes de tous types avaient été pliés à la SEPP! 
L'été 1970 suite à la mutation du lieutenant BERGER à L'ERGM de Montauban (service instruction), j'ai été nommé chef de la SEPP. Je n'avais pas deux ans de grade de lieutenant et j'allais vivre, bien qu'il ne s' agissait pas d'un temps de commandement, une expérience de plénitude dans le commandement, la responsabilité et le service rendu. Plénitude que je n'ai que partiellement retrouvée dans la suite de ma carrière.
Organisation de la SEPP.
La SEPP ne faisait pas temps de commandement (je crois que c'est mon excellent camarade DARRIUS qui a inauguré le poste de commandement en 1980 ?). La SEPP était donc placée, administrativement, sous les ordres du capitaine commandant la 1ère compagnie de l'École. Cette compagnie coiffait tous les services de l'école, hors des Instructions Parachutistes (IP) et de Combat (IC) dont les personnels (cadres et stagiaires) étaient administrés et logés par la 2ème compagnie . J'ai donc servi successivement sous les ordres de commandants d'unité (BERGUIN, FAYOLLE, JEAN, MENAGE) qui pour trois d'entre eux, n'attendaient pas après ce temps de commandement pour marquer leur carrière et bâtir une réputation reconnue et enviée chez les TAP (ex.: MENAGE, futur général DMD de Montauban et BERGUIN). Je n'ai donc pas eu réellement à souffrir de cette subordination administrative d'autant que le commandement de l'Ecole:
  • avait pris conscience des impératifs de sécurité d'une armée nationale en temps de paix et donc du respect progressif des règles qui limitaient la productivité des ateliers de pliage.
  • m'accordait sa confiance avec, au sein de l'état-major, un avocat pour ma défense: le directeur des moyens (super chef des services techniques avant l'heure, le commandant de MONMAHOU, mon futur chef de corps au 7ème BPCS).
L'officier qui m'a succédé à la tête de la SEPP en 1973 était le lieutenant GERONA à qui j'ai succédé ensuite comme commandant d'unité au GLRM, puis à la DCMAT et qui a achevé sa carrière comme directeur Adjoint de l'ERGM de Montauban. GERONA était un officier particulièrement talentueux et un ami fidèle.
En complément, je précise : en 1970 j'ai eu l'avantage d'avoir comme adjoint à la SEPP : KERMEL, puis DARRIUS (été 1972). DARRIUS a donc été l'adjoint de GERONA et a pris le commandement de la SEPP (temps de commandement?) à sa suite (été 1976?).
  • Témoignage de Jean-Louis DARRIUS (Coin's 12).
De 1957 à 1979, la SEP était un des grands services de la compagnie Ecole de l’ETAP. Le chef de la SEP était sous la double subordination « commandant de compagnie – chef du bureau logistique ». sa position était parfois délicate et source de conflits avec le commandant d’unité, dont les objectifs et impératifs n’avaient pas toujours la même finalité. Le jeune officier, qui n’était pas toujours un capitaine, avait quelques difficultés à diriger son service en toute sérénité.
C’est en 1976 que le Matériel parvient à la consécration en devenant une Arme. Le Bureau Personnels de la DCMAT est alors chargé de répertorier pour les capitaines, les postes susceptibles de faire temps de commandement. Lors d’une réunion des officiers du Matériel de la IV
ème  Région Militaire, l’occasion est offerte de faire connaître ce que représente la SEP, son importance et ainsi bénéficier de ces dispositions. Dans une note destinée aux directeurs régionaux du Matériel quelques mois plus tard, la SEP figure dans la liste des admissibles.
C’est seulement à la suite du changement de chef de corps en 1979, que l’idée de la création d’une compagnie est formulée et se concrétise dans les faits en 1980. Ainsi est créée la 3
ème compagnie d’Entretien des Parachutes qui, par la place importante qu’elle occupe au sein de l’Ecole, se trouve valorisée au point de prendre rang parmi les compagnies à part entière.
Construite en 1957, l’infrastructure technique de cette unité, conçue vaste et fonctionnelle, était très particulière. Elle suscitait d’ailleurs, l’intérêt des nombreux visiteurs qui se rendaient à l’Ecole.
Le circuit d’entretien était ordonnancé en plusieurs locaux spécifiques, alignés en forme de « I », qui recevaient les parachutes successivement pour une opération bien déterminée. Le parachute suivait ainsi de façon immuable, un circuit linéaire dont l’entrée et la sortie sont à chacune des extrémités.
L’ensemble se caractérisait par une salle d’aération en début de circuit haute de 15 mètres qui permettait une suspension complète des parachutes.

Les locaux étaient équipés de moyens de séchage et de chauffage puissants, destinés à déshumidifier les parachutes et à maintenir une hygrométrie et une température constantes. 
Les moyens en matériels de parachutage et de largage étaient très nombreux. Le parc de parachutes s’élevait à 15 000 de diverses catégories.
Les effectifs de la compagnie étaient de l’ordre de 180 personnels dont environ 160 militaires du rang du contingent. D’un niveau général faible, ils occupaient dans le civil des métiers divers à vocation manuelle essentiellement. Originaires de toutes les régions de France, ils étaient volontaires pour servir dans les troupes aéroportées, motivés par la possibilité de sauter en parachute.
  • Le mouvement d'humeur des plieurs.
J’ai vécu cet évènement en direct dans les années 73 - 74. Le capitaine GERONA commandait la SEPP, j’étais son adjoint. Je ne me souviens pas qui était le chef de salle, ADC VOLMER ou ADJ MATHIEU. Les plieurs et vérificateurs prenaient la pose réglementaire. Le chef de salle vient prévenir le CNE GERONA que les personnels ne voulaient pas reprendre le travail.
Nous nous dirigeons immédiatement vers la salle de repos. Devant nous, dans la salle, tous les jeunes sont rassemblés. Le capitaine GERONA prend la parole à l’adresse de tous, mais avec discernement se dirige vers l’un de nos meilleurs plieurs à qui il ordonne de reprendre le travail, après quelques propos moralisateurs. Celui ci s’exécute, suivi par ceux qui l’entourent, tous les autres suivront sans exception. Cela n’a duré, au plus qu’une demi heure.
Malgré les sollicitations du Directeur de l’Instruction, jamais nous n’avons dérogé aux règles de pliage et d’entretien. Nous étions conscients du travail demandé à nos plieurs, tout particulièrement. Le sport se pratiquait avant de prendre le travail, deux fois par semaine, après le rassemblement à 7 heures de la 1er Compagnie à laquelle nous étions rattachés.
Ce fût une grande surprise pour nous que ce mouvement d’humeur. Comme dans toute collectivité, le panel des individus qui le composent est une variable qu’il faut apprendre à connaitre. Nous connaissions les origines locales de nos garçons, leurs parcours de vie, nous étions à l’écoute de leurs doléances. Mais voilà, d’autres paramètres extérieurs après Mai 68 ont peut être été les éléments déclencheurs de ce mouvement. Je n’ai pas souvenir si une enquête de commandement avait été demandée. Je pense qu’on a considéré cette affaire comme un épiphénomène qui s’est réglé en interne avec le Commandement de l’Ecole.
Pendant mes quatre années de commandement avec la création de la 3ème  Compagnie, le régime de travail spécifique de plieur n’avait pas changé. Appartenant au régiment dérivé de l’Ecole nous étions soumis aux exercices et entraînements de cette grande unité. Je n’ai pas ressenti de “surchauffe” des esprits de la part de nos jeunes.
  • Photos transmises par Jean-Louis DARRIUS.
Défilé de la SEP, à Pau, le 14 juillet 1973 Défilé de la SEP à L’ETAP.
CNE DARRIUS: premier CDU de la 3ème Cie. L’entretien de la condition physique. 
Présentation du circuit d’entretien d’un parachute. La salle de pliage.
Visite d'autorités étrangères. Août 1980: le CNE CHARTOIRE succède au Cne DARRIUS.
En page 2, la 3ème compagnie de l'ETAP.
 
"Para du 6"



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