Chapitre 13: BIOGRAPHIES

 

Ils n'étaient pas MATPARA, ils étaient appréciés par les personnels de la Spécialité. Nous leur rendons hommage.

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Page 1. RENAUT ESTABLIE FERRY LOBBE
Page 2. PARLANTI SENARD TARRIDE CHAMOUX
 
  • Adjudant Robert RENAUT.

Mon cher RENAUT,

Puisque j’ai l’honneur de pouvoir prendre la parole à l’occasion de vos obsèques, devant votre épouse, vos enfants, vos petits-enfants, vos amis, la délégation des porte-drapeaux de Tarn et Garonne, des membres des Médaillés Militaires, de la Légion d’Honneur dont vous étiez le Porte-drapeau, permettez moi d’évoquer votre parcours militaire.
Né le 15 décembre 1929 à Vitry-lès-Nogent dans la Haute-Marne, sur le plateau de Langres. Fils d’une famille d’employés d’usine, à 10 ans vous avez connu la guerre, les bombardements et peut-être aussi l’exode. Vous étiez le deuxième enfant de cette famille qui en comptait cinq et vous avez vécu votre enfance avec vos deux frères et vos deux sœurs à Mauvaignant, un hameau proche de Nogent.
À 17 ans, vous trouvez votre premier emploi à la Poste et devenez facteur avant de partir à l’armée en 1949, chez les parachutistes, à Montauban, où vous allez faire la connaissance de Marie-Rose BOGGIONE, qui deviendra votre épouse en 1953. 60 années de vie commune que vous avez fêté le 14 janvier dernier, le jour de la Saint Valentin.
En 1950, vous avez 21 ans et vous souscrivez un engagement au titre du 1er Bataillon de Choc Aéroporté, installé depuis peu à Montauban. Très vite, vous êtes nommé caporal et caporal-chef. Nommé Sergent le 1er mai 1953, vous êtes affecté au 18ème Régiment d’Infanterie Parachutiste de Choc à Pau et vous prenez le commandement d’un groupe de combat parachutiste. Rengagé au titre de ce régiment, vous faites partie du bataillon de marche envoyé en Tunisie pour le maintien de l’ordre, en juillet 1954, puis en Algérie quelques mois après. A partir de novembre 1954, vous participez aux opérations dans l’Aurès. Vous êtes sous-officier adjoint. Pour vos différents faits d’armes et votre comportement exemplaire au sein de votre section de combat, vous êtes cité à l’ordre de la Brigade.
Je vous lie le texte de cette magnifique citation: « Sous-officier adjoint qui, depuis le début des opérations dans l’Aurès, se fait remarquer par son dynamisme et son sang-froid. Le 23 janvier 1955, au cours d’un engagement violent contre un groupe de rebelles dans la région du Djebel Ti Zouress a encore fait montre de ses brillantes qualités de combattant. N’a pas hésité malgré le feu dense et précis de l’adversaire à se porter au secours d’un chef de groupe blessé, à le ramener à l’abri et à repartir aussitôt au combat. A donné à sa section un magnifique exemple de courage et de mépris du danger».
De retour en Métropole en novembre 1955, vous êtes affecté au 9ème Régiment de Chasseurs Parachutistes au début du mois de juin 1956 et un mois après vous ré embarquez pour l’Algérie où vous participez, avec votre régiment aux différentes opérations dans le Djebel Taafent. Nommé Sergent-chef le 1er septembre de la même année, vous souscrivez à nouveau un engagement au titre du 9ème RCP. Le 27 septembre, vous êtes de nouveau cité à l’ordre de la brigade et quelques semaines après à l’ordre de la division.
De retour en métropole et à Montauban en décembre 1957, vous êtes affecté au Centre d’Instruction n°9 qui formera corps quelques temps après. Admis dans le corps des sous-officiers de carrière en juillet 1958 et après un séjour au Val de Grâce et une période de convalescence au cours de laquelle vous êtes nommé Adjudant, vous retournez en Algérie en avril 1960 au sein du 7ème Régiment d’Infanterie, puis au 6ème Régiment de Tirailleurs jusqu’en 1962.
De retour en Métropole en novembre 1962, vous êtes affecté à l’Etat-major de la subdivision du Tarn, à Albi, et vous faites valoir vos droits à une retraite bien méritée.
Par décret du 11 juin 1964, le Président de la République vous confère la Médaille Militaire.
Vous quittez définitivement le service actif le 8 février 1966, après 16 années passées chez les parachutistes dont 5 en opérations en Afrique du Nord.
Nous avons évoqué souvent ensemble ces grands moments de votre carrière militaire. En retraite, vous ne restez pas inactif. Vous reprenez du service, en qualité cette fois-ci de civil de la défense, pendant plus de quinze ans à l’ERGM ALAT AERO à Montauban. Simultanément vous vous investissez dans la réserve, en soutenant le rallye des sous-officiers de réserve de la zone de défense. Vous secondez Bernard BLADANET à Montbartier dans sa passion de collectionneur de véhicules militaires pendant de longues années. Vous assurez enfin la présidence des Anciens d’Afrique du Nord du canton de Montech pendant plus de quatre ans.
Fin 2008, coopté par le Major René Righi qui cherchait un magnifique soldat pour le seconder, vous prenez le drapeau de la Section des Membres de la Légion d’Honneur de Tarn et Garonne.
Alors que je vous remerciais de prendre cette charge, vous me répondiez que c’était un honneur pour vous et que votre père aurait été si content de vous voir à ce poste.
Pendant plus de quatre ans, vous avez toujours été présent à toutes les manifestations patriotiques, à tous les deuils de nos camarades légionnaires.Merci, mon cher RENAUT, pour votre dévouement et pour l’exemple que vous avez donné aux jeunes générations. Le devoir de mémoire n’était pas pour vous un vain mot. Adieu mon ami, ou plutôt au revoir.
Madame RENAUT, vous pouvez être fière de votre époux. Et vous, enfants et petits-enfants, soyez fiers de votre père et grand-père. C’était un homme de bien, un grand serviteur de la France, courageux, sincère et loyal.
Au nom de toutes les associations ici présentes, au nom de tous vos amis et au nom de la Société des Membres de la Légion d’Honneur, nous vous demandons de bien vouloir accepter nos sincères condoléances.

Texte de l' Éloge funèbre prononcé par le Lieutenant-colonel Bernard WIERZBINSKI, président de la SMLH de Tarne et Garonne.
 
  • Général ESTABLIE.

Né le 16 mars 1921 à Saint-Sylvain Bas Le Roc (23) et décédé le 17 août 1981 à Bayonne (64).

À 18 ans, engagé volontaire pour la durée de la guerre, il participe à la campagne de France et dès 1940 sert au Maroc.
Yves ESTABLIE entre à l’École des Élèves Aspirants de Cherchell créée fin 1942 après l’arrivée des Américains en Afrique du Nord, dans les toutes premières promotions, avant d’être affecté au 2ème RTM de 4ème DMM du général SEVEZ.

En 1944, le corps expéditionnaire français en Italie le voit débarquer dans la péninsule avec son régiment, le 2ème régiment de tirailleurs marocains. Il se distingue dès les premiers engagements, deux fois cité, il reçoit la médaille militaire pour faits de guerre et l’ « Award of sylver star » lui est décernée, pour sa brillante participation à des opérations de guerre avec des éléments américains engagés.
Le 25 juin 1944, comme sous-lieutenant, il rejoint le 6ème régiment de tirailleurs marocains et participe à la libération de la France. Blessé le 20 octobre 1944 par éclats d’obus, à Haut du Fains dans les Vosges, trois nouvelles citations (deux à l’armée et une à la brigade) récompensent ses actes de courage. Une pierre sera placée à l'entrée du Haut-du-Faing pour commémorer le souvenir de ces héros. Elle apprendra aux générations futures ce qu'on peut attendre des troupes marocaines bien instruites, disciplinées et solidaires des chefs qui les conduisirent magnifiquement au sacrifice et à la victoire. 
Il est décoré de la Légion d’Honneur en 1945 par le général de GAULLE, en Allemagne. À 23 ans, il est titulaire de la croix de chevalier de la Légion d’honneur et de la médaille militaire pour faits d’armes.
Le lieutenant ESTABLIE volontaire pour les troupes aéroportées est breveté parachutiste en 1947 à l’école des troupes aéroportées (CETAP) de Pau. Il rejoint  la demi-brigade de parachutistes et le III/ 1er RCP en Indochine, à la 12ème compagnie. Il participe à toutes les opérations du bataillon et le 1er décembre 1947, alors que la compagnie est prise dans une forte embuscade Vietminh, dans les maquis du Tonkin, au col de Lang-Moi (Tonkin),   Il est grièvement blessé par balle à la cuisse droite et est hélas amputé au-dessus du genou. Ce fût pour lui officier dynamique et très sportif un grand traumatisme. Il est promu officier de la Légion d’honneur à 27 ans et rejoint la France pour poursuivre une brillante carrière dans le Matériel de l’Armée de Terre.

Il occupe en métropole et en Algérie des postes de responsabilité qui conduisent l’ingénieur principal ESTABLIE vers la direction d’importants établissements à Chéragas, à Bordeaux et à Montauban. 
Faisant bénéficier ses cadres de ses vastes connaissances techniques et militaires, marquant de son empreinte ses différents commandements, le colonel ESTABLIE devait quitter la tête de l’ERGM ALAT et Aéro le 1er novembre 1970, pour rejoindre l’école supérieure et d’application du matériel de Bourges, où il venait d’être nommé chef de corps. Promu au grade d’ingénieur en chef de première classe le 1er juillet 1971, il prend le commandement du centre d’instruction du service du matériel de Châteauroux en juillet 1972 et devient commandeur de la Légion d’honneur en quittant ce très important commandement pour la direction régionale du Matériel de Bordeaux. 
Sorti du rang, l’ingénieur en chef de première classe ESTABLIE accède au sommet de la hiérarchie avec un passé militaire prestigieux : commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, médaille militaire pour faits de guerre, totalisant huit citations dont cinq à l’ordre de l’armée, décoré de la « Award of sylver star », il sera nommé ingénieur général de deuxième classe, le 1er septembre 1976.

Part en retraite et décède prématurément d’une crise cardiaque à 60 ans en 1981 à Bayonne.

Fait d'armes de l'Aspirant ESTABLIE
cliquer sur le fanion
Document transmis par Jean-Claude MALINGE (Coin's 623).
 
  • Lieutenant-colonel FERRY.

Saint-Cyrien de la promotion GARRIGLIANO (1949 – 1951), le lieutenant-colonel Jacques FERRY s’est éteint dans sa quatre-vingt-quatrième année à Montpezat de Quercy, le dimanche 1er mai. Il était né le 6 septembre 1926 à Moyen moutier dans les Vosges. Il a consacré 28 ans, dont 13 ans en campagnes militaires, au service de son pays. 
Dès le début de sa vie, commencée en 1926 dans les Vosges, son père étant décédé des suites de la guerre de 14-18, il sera classé "pupille de la Nation" c'est dire une prise de responsabilité bien précoce. Durant sa période scolaire, durant la guerre, son amour de la Patrie va le conduire à participer à des chaînes d'évasion de soldats de l'Allemagne nazie. Arrêté par la Gestapo, cela lui vaudra, à 17 ans d'être déporté. Il sera libéré par les américains en avril 1945. 
Peut être faut il voir dans ce que fut cet enfer, son extraordinaire envie de profiter de la vie, de tous les moments heureux et d'y entraîner tous ses amis et ils étaient nombreux. Son engagement dans l'armée à 18 ans en octobre 1945, seulement 6 mois après sa libération, lui permettra de se ressourcer dans la fraternité des armes. Il rejoindra l'Algérie française une première fois en 1947. 
Son rêve et son espoir étaient de devenir Officier, il quittera l'Algérie en 1949 pour rejoindre Strasbourg puis Coëtquidan et enfin l'école d'application des transmissions à Montargis. En septembre 1952 il repart en Algérie où il rejoindra comme sous-lieutenant, le 45ème RT. Il n'eut guère le temps de défaire la cantine, car un mois après il était désigné pour servir en Indochine. 
Durant 7 ans, jusqu'en 1962, il participera aux opérations de "maintien de l'ordre" le plus souvent chargé des transmissions à la 10ème DP. Le retour au pays se fera par une longue escale à Fribourg. 
En 1967 il est affecté à Levallois-Perret, il y restera jusqu'en 1970 date de son affectation à l'ERGM/Aéro/Alat de Montauban. Il y prendra sa retraite en 1973, le mot retraite n'étant pas un mot qui lui était connu, nous parlerons plutôt d'un changement d'activité car il deviendra attaché de direction chargé du personnel de l'entreprise APR à Montpezat de Quercy. Il était aussi sociétaire de l’ASMPL. 
Il a été cité 4 fois : une fois en Indochine, 3 fois en Algérie, et enfin son exemplaire carrière a été couronnée par ta nomination au grade de chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur.

Extrait de l’Eloge funèbre prononcé par le LCL (H) Christian DOUMENC, président de l'AOR 82.
 
  • Colonel LOBBE.

 

Né le 12 janvier 1926, il est admis comme élève à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1947. Il est intégré comme sous-lieutenant dans le cadre des ingénieurs du matériel en 1951 et affecté à l’E.M.P.T. du Mans où, grâce à son intelligence, il s’impose rapidement auprès des élèves. 
De 1953 à 1955 il est affecté à l’ERM de Vincennes comme chef d’atelier automobile, puis pendant dix huit mois il commande une section de réparation automobile de la 308ème CMRA en Algérie et dans les territoires du Sud. 
En 1957, il suit à l’Ecole d’Application du matériel de Bourges, les cours de formation des mécaniciens spécialistes de l’ALAT, d’où il sortira premier, laissant entrevoir dès le départ le remarquable technicien ALAT qu’il sera tout au long de sa carrière. 
En 1959, il est promu capitaine et jusqu’en 1963, il œuvre au bureau ALAT de la Direction Centrale du Matériel où ses qualités d’organisateur et sa puissance de travail sont tout particulièrement appréciées. Il commande ensuite pendant quelques mois la 675ème CRALAT en Algérie avant d’être admis à la formation préparatoire à l’EMSST. 
En 1966, il est nommé ingénieur principal et affecté de nouveau au bureau ALAT de la DCMAT dont il deviendra le chef en 1972. Le grade d’ingénieur en chef de deuxième classe viendra récompenser en 1974 les résultats obtenus à ce poste très important qu’il quittera pour prendre celui d’adjoint au sous-directeur technique. 
En 1976, enfin, il arrive comme sous-directeur à l’ERGM ALAT et Aéro de Montauban, dont il prendra le commandement l’année suivante. 
Les résultats obtenus par l’ERGM ALAT et Aéro de Montauban dans le domaine du soutien des matériels aéro et ALAT notamment outre mer, étaient remarquables et les utilisateurs ne cessaient de louer l’efficacité de l’établissement. Certes c’était dû au travail de chacun mais une grande part en revenait au colonel LOBBE dont la direction ferme mais compréhensive avait été l’un des facteurs principaux de cette réussite. 
En 1980, le colonel LOBBE quitte prématurément et sur sa demande l’armée d’active après trente trois années de service. 
Le colonel LOBBE était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du mérite.








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