Chapitre 2: HISTORIQUE DES UNITES MATPARA

 

La spécialité MATPARA au sein du RIMAP-NC.

 
  • Témoignage de Hubert DESROCHES (Coin's 164): séjour au GEPP de Plum d'avril 1994 à mai 1996.
Le groupe d’entretien et de pliage des parachutes fait partie intégrante de la compagnie d’instruction régimentaire. Sous les ordres directs du commandant d’unité élémentaire, le GEPP a pour mission d’entretenir, de conditionner  tous les matériels de parachutage et de largage mis à la disposition du régiment. Pour en assurer le bon déroulement, le GEPP est équipée d’un atelier de conditionnement moderne,  avec du personnel permanent d’un effectif de deux sous/officiers et quatre militaires du rang et du personnel fourni par la compagnie parachutiste tournante d’un sous/officier et de quatre militaires du rang.
En tant qu’adjudant, titulaire du brevet militaire professionnel du deuxième degré de la maintenance des matériels de parachutage et de largage, j’ai eu l’opportunité et l’extrême plaisir de commander pendant deux ans le GEPP
.
Le chef de section du GEPP et son personnel sont rattachés administrativement à la compagnie d’instruction, qui est aussi sa compagnie d’appartenance. Pour emploi, le chef du GEPP reçoit ses directives du bureau opération instruction.
Deux années riches tant au niveau professionnel que dans les relations humaines, où il a fallu faire preuve de discipline intellectuelle et active envers les ordres reçus. J’ai également pu disposer d’une grande autonomie dans la manière d’organiser ma section ainsi que dans celle d’atteindre les objectifs fixés. Mon rôle en tant que chef de section était d’organiser les différentes cellules de l'atelier en fonction des charges de production et des ressources disponibles pour réaliser la mission et conduire la production d'un atelier de maintenance.
Mes relations professionnelles m’ont amenées à effectuer des missions sur tout le Pacifique sud-ouest, au royaume de Wallis et Futuna, en Papouasie Nouvelle Guinée, mais aussi avec des armées étrangères aux îles Fidji et en Nouvelle-Zélande.
La plus grande partie de mes activités professionnelles, était basée sur le soutien des unités aéroportées de l’armée de terre, mais aussi de la marine, pour les sauts d’entretien en mer des fusiliers marins commandos en étroite collaboration avec l’escadron de transport outre mer N° 52 de l’armée de l’air.
Quelques photos de mon séjour.
L'entrée du GEPP. Les bacs de rinçage des parachutes.
Baie des citrons en février 1996: séance de rinçage des parachutes après saut en mer.
La tour d'aération du GEPP.
 
  • Témoignage de Fabien PEROTTO (Coin's 59).
Le camp de PLUM a été créé au cours de la deuxième guerre mondiale par l'armée américaine, lors de la reconquête des îles Salomon en 1942. C'était un très gros village avec un immense hôpital. La troupe était cantonnée sur l'actuel camp bâti et les services annexes occupaient tout le bassin de PLUM.
De 10 000 à 15 000 soldats américains ont séjourné sur ce site. Après le départ des américains, les installations ont été occupées par l'armée française. Le camp s'est développé progressivement avec en particulier la construction des baraques FILLIODE en 1968 - 1969.
En 1976 un vaste projet dit "grand PLUM" avait été élaboré. Il consistait à regrouper sur le camp tout le régiment. Après un début de réalisation il n'a jamais été achevé et a été abandonné en 1979 pour raisons budgétaires.
En 1979, le premier détachement Guépard s’est implanter au régiment.
La construction de l'atelier pliage des parachutes a eu lieu en 1972. Un agrandissement de la tour de séchage a été réalisé en 1989. Le Groupe d'Entretien et Pliage des Parachutes (GEPP) a ensuite été rénové avec notamment l'installation d'une salle de visite des ailes en 1994, la réalisation d'une aire de rinçage des parachutes "mer" en 1997 et d'un portique instruction au sol en 1998. Avec la création d'un poste NTI 2 MAT PARA en août 1998, des travaux d'adaptation s'appuyant sur les existants du bâtiment 019 ont permis la réalisation d'un atelier NTI 2 aux normes avec sanitaires et d'une salle de pause pour les plieurs.
Avec la création de l'atelier NTI 2 l'appellation GEPP est transformée en Section Réparation Entretien et Pliage des Parachutes (SREPP) début 2000. Section à part entière la SREPP est placée sous commandement de la Compagnie de Maintenance Régimentaire CMR. »
  • Photos transmises par Fabien PEROTTO.
GEPP de Plum en 1975. Personnels du DTMPL en 2008.
 
  • Témoignage de Joël PAINEAU (Coin's 134).
En avril 1971, la DCMAT et l’ADC BOISNEL, m’ont proposé un séjour en Nouvelle-Calédonie en famille : j’ai dit oui immédiatement. Une section Para venait de se créer au Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique Sud, en remplacement de la section Mortier dissoute. 
Arrivé en mai 1971 à Tontouta, l’aéroport international de NC, j’ai été accueilli de façon très solennelle par les deux premiers cadres de la section :  l’adjudant PERRIN, et le sergent-chef CHAPITREAU des marsouins du régiment (j’étais le seul « métro » du régiment !). 
Les premiers mois ont été difficiles car il n’y avait pas de parachutes ni d’infrastructures. Les activités se résumaient à la reconnaissance et l’homologation des zones de saut, et à quelques exercices régimentaires etc. Les premiers matériels sont arrivés vers juillet-août : dix jeux de 661-12, deux ARZ4852, un EFA 683, deux 656-11 D, un dispositif de sécurité au largage à partir du DC3 (EFA 940) et des matériels consommables. 
L’aération et le pliage étaient exécutés la veille des parachutages dans les locaux du DCMB (Direction Centrale du Matériel et Bâtiment), à la Pointe d’artillerie, sur des tables de fabrication locale, en attente de la construction du GEPP (Groupe d’Entretien de Pliage des Parachutes). 
Vers septembre-octobre, la section est complète, avec trois plieurs et un chef de tables, le 1ère classe LASSERON (il terminera sa carrière comme adjudant-chef  au 1er RPIMA). Le chef de section était le lieutenant MESTRO. 
Début 1972, la construction du bâtiment du GEPP débute, au camp de Plum : elle est confiée à un artisan local. Dans ce camp stationne une compagnie de renfort, soit de la 9ième DIMA soit de la 11ième DP. Cette dernière fournissait deux plieurs de renfort pour leurs sauts d’entretien. Le bâtiment est fonctionnel et climatisé. Hélas, des restrictions budgétaires ont fait que je n’ai pu avoir que deux tables de pliages (au lieu des quatre tables initialement prévues). Il y avait des magasins, un bureau, une tour d’aération où je pouvais pendre quarante parachutes, un hall de réintégration et conditionnement de petits colis, un abri avec un bac de rinçage des parachutes pour les retours de sauts en mer. J’avais aussi à ma disposition un camion, aménagé pour le transport des parachutes. 
Les séances de sauts sont effectuées à partir d’un DC3 de l’aéronavale (une deuxième DC3 est arrivé en fin d’année 1973) : les équipages étaient opérationnels. Pour faire sauter dix paras, c’était tout une histoire ! Les séances étaient organisées par les deux moniteurs (ADJ PERRIN et SCH CHAPITREAU). À chaque fois, rappel les consignes de sauts, utilisation et manutention des parachutes et surtout récupération sur zones très épineuses. J’ai du demandé dix jeux de parachutes supplémentaires. Il fallait mettre en place des prolongateurs de SOA (câbles bas), une protection de bas de porte (brûlure des SOA) de fabrication locale et vérifier la protection de la roulette de queue.
 
En 1972, j’ai reçu quarante 661-12, des gaines EL3, EL4, des cartons TP4, des GC17, deux TAP5, des TR800 avec les voiles et des matières consommables. Par ailleurs reçu cent vingt parachutes en GC9, stockés en mobilisation au DCMB. 
Au cours de cette année, la deuxième section du RIMAP participe aux séances de sauts avec notre section. La compagnie tournante de la 11ème DP programme ses séances de sauts en fonction des activités et du parc de parachutes disponibles. 
Fin 1972, un incident sans gravité s’est produit à la zone de Bouloupari. Un parachutiste a fait ventral suite à la détérioration de sa voile (estrope et panneaux « E » brûlés. Cet incident était probablement dû à une ouverture prématurée et au frottement sur la protection de la roulette de queue (hypothèse de l’enquête). La décision fut prise de stopper les parachutages en attendant l’avis du contrôle technique. Le commandant CLOAREC (patron du contrôle technique MATPARA) décida de reprendre les sauts après avoir transformé les parachutes 661-12 en 665 : changement de sac dorsal (élastiques de rappel), de sac à voile et de SOA. Cet incident est déjà connu en Indochine. Les séances de saut ont repris sans incident particulier sauf, sur cette DZ où des doubles coupoles étaient fréquentes (mystère ?). Au cours de  1973, nous sommes revenus au 661-12. 
J’ai quitté la section du RIMAP en novembre 1973 avec beaucoup de fierté d’avoir été dans une unité de la coloniale et surtout d’avoir été l’auteur de la réalisation et de la création du GEPP et d’ avoir été dans une section homogène et professionnelle. Un séjour inoubliable, rappelant que les MATPARA ont leur place dans les différentes armes. 
Après mon congé de fin de campagne, j’ai été affecté, début 1974, au 1er GLA à Montigny les Metz : de nouvelles aventures commençaient…
 
  • Témoignage de Franck JUGNIOT.
Après avoir servi pendant quatre ans au 8ème RPIMa, j’ai été muté en 1990 en Nouvelle-Calédonie, pour un séjour de deux ans, au RIMAP-NC. À cette époque, j’étais caporal et célibataire.
Initialement, j’ai été affecté à la section TAP du régiment à Nouméa. À cause de soucis de santé, je n’ai pas pu y rester. Par chance pour moi, il y avait un poste TAP disponible au GEPP à PLUM, comme chef d’équipe de pliage de parachutes.
J’ai fait une demande pour y servir. N’ayant pas la qualification de plieur de parachutes, j’ai suivi une formation  au GEPP, sous la responsabilité  du sergent- chef PEROTTO. Après avoir plié pendant quelques mois des  661-12 et des TAP 501, j’ai obtenu en 1991 le CTE de chef d’équipe pliage, contrôle  et vérification de parachutes. Cette même année, les 696-26 F2 sont arrivés et les ventraux 511, bien après.
Nous étions un groupe de cinq EVAT en poste permanent renforcé par quatre plieurs de la compagnie tournante parachutiste. L’infrastructure du GEPP se composait d’une salle de pliage avec deux tables de pliage, d’une tour de séchage et d’un magasin à parachutes. Nous avions un camion Simca pour le transport des parachutes.
L’activité était relativement dense et variée : beaucoup de sauts d’entraînement, sur les îles des Pins, de Wallis, de Maré ; des sauts en mer ; des sauts de nuit et aussi des largages de petit colis.

En résumé, il y avait pas mal de travail au GEPP, mais il se faisait toujours dans une bonne ambiance, avec rigueur et sérieux. Je garde un très bon souvenir de mon passage chez les MATPARA.
  • Quelques photos de mon séjour.
Mon cadeau de départ du GEPP.



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