Dès mon affectation à l'ERGM, en octobre 1973, j'ai été nommé officier de marque, chef du bureau de marque. J’ai succédé au capitaine GASC, une figure de la spécialité et de l'établissement. Il avait été pendant de longues années le chef de l'atelier de réparation des parachutes et, je pense, le premier officier de marque de la spécialité. Pendant mes cinq années au bureau de marque, j'ai bénéficié du concours de deux sous-officiers de la spécialité et en particulier du Major LANOUZIERE, qui, par son intelligence et sa haute compétence, a été pour moi l'exemple même du Major (sous officier supérieur remarquable et une encyclopédie vivante de la spécialité). Il y avait aussi l'adjudant-chef GENOVA, ainsi que Georgette WILK qui a rejoint le bureau ultérieurement dans la perspective de l'élaboration des manuels de réparation. Mon sentiment sur le poste : Je ne me rappelle pas que la technicité, indéniable, du poste ait été pour moi un obstacle. Bien que, l'officier de marque que j'étais, aurait dû (logiquement) détenir une double expérience: celle de l'entretien (SEPP), mais aussi celle de la réparation (que je n'avais pas). Mais en fait, à l'époque, la tâche urgente du bureau de marque consistait à élaborer, avec le Centre aéroporté de la DTAT et le groupement aéroporté de la STAT, une documentation technique et notamment les notices techniques (celles qui concernaient donc l'usage et l'entretien, domaines qui m'étaient familiers). Par ailleurs, et surtout, la création du bureau de marque procédait de la mise en oeuvre de l'instruction relative à la définition des nouveaux matériels dans son aspect logistique et maintenance (la 3800 ?). C'est à dire la définition de la politique de maintien en condition d'un nouveau matériel (mission de la STAT en collaboration avec la DCMAT avec donc un organe d'exécution sur place : le BMPL). Or malgré la très grande diversité de nos matériels (largage, parachutage) cette politique de maintien en condition était quasi immuable (seuls les déclencheurs chronos barométriques puis ensuite les matériels « oxygène » constituaient des nouveautés à prendre en compte). Aussi, après m'être plongé dans les arcanes de cette instruction et avec l'aide de Lanouzière, j'ai pu participer « au marché des esclaves » de mes premières « comlog » afin de garantir des approvisionnements initiaux sécurisants. Enfin, mon passage à L'ETAP faisait que j'étais connu par bon nombre des officiers de la STA, qui, comme moi, découvrait peu ou prou, cette instruction 3800. Les relations avec les industriels (EFA et AERAZUR) se faisaient sous la houlette du bureau de la DCMAT (le bureau de marque étant considéré comme une « annexe » de ce bureau ce qui ne manquait pas de créer quelques irritations au niveau de la direction de l'Établissement). Dans ces relations avec ces industriels, il s'agissait essentiellement d'informations respectives. Mais il m'est arrivé aussi d'aller chez des industriels du textile pour mener des essais de réception en lieu et place du SIAR, ou pour des enquêtes techniques. De toute façon la spécificité et la réputation de l'établissement dans la réparation des parachutes facilitaient le contact avec ces industriels (y compris étranger : IRWIN). En conclusion, si on veut bien considérer que ce bureau de marque n'était pas un bureau « qualité » (bien que...) par rapport à l'atelier, et encore moins « l’œil de Moscou » de la DCMAT et du CTMAT au sein de l'établissement, mon grade de lieutenant et mon inexpérience dans la conduite de la réparation n'ont pas été des obstacles. D'autant que le chef de l'atelier à mes débuts était le lieutenant KERMEL que j'avais eu comme adjoint à la SEPP de Pau et nos relations, respectueuses de nos fonction respectives, ont été excellentes et fructueuses je crois. |