Chapitre 7: TÉMOIGNAGES

 

Témoignages d'Indochine.

 
 
  • Témoignage de Georgette VUITTENEY (Coin's 612).
Puis ce fut le grand départ pour l’Indochine, destination Hanoi et sa citadelle via Saigon, le point d’entrée sur le territoire. J’y suis resté six mois, affectée au Bataillon d'Ouvriers du Service du Matériel (B.O.S.M.). En attendant mon départ pour Hanoi, j’y ai occupé la fonction de chef de cantonnement.
Hanoi la citadelle, pour la zone nord de l’Indochine, c’était le lieu unique de réparation des parachutes, utilisés par la B.A.P.N. (Base Aéroportée Nord). Les réparatrices étaient regroupées au sein de la 11ème C.OS.M. (Compagnie d’Ouvriers du Service du Matériel.
En ce qui concerne l’organisation de l’atelier, c’était un maître tailleur, du nom de BERGER, qui en était le patron. L’ensemble des personnels de l’atelier était constitué de vietnamiens (hommes et femmes) pour la couture et nous les PFAT nous faisions office de contrôleuses.
Pour réparer une voile déchirée, ou trouée, ils mettaient sur la déchirure, une pièce au dessus, une pièce au dessous, et ils « piquaient ». Quand les trous étaient petits, ils prenaient le thermo-cutter du dentiste et le passaient dessus pour éviter que le trou ne s’agrandisse. Les parachutes qui avaient beaucoup de trous, étaient mis de côté : ils servaient pour le saut d’opérations.
Pour réparer les suspentes ils mettaient un morceau de suspente blanche sur une suspente kaki. La suspente à réparer était coupée à environ vingt centimètres du bord d’attaque. Un nœud plat et une surliure unissait le morceau de suspente blanche et celle à réparer. La même opération était réalisée du côté des élévateurs. Lorsque le parachute était étalé sur la table, il fallait s’arranger pour que les nœuds ne tombent pas les uns en face des autres, de façon à éviter les brûlures et les risques d’accrochage. On ne pouvait pas réparer plus de cinq suspentes par parachute. C’était ainsi avant la mise en place des normes.

Au cours de ce premier séjour et dans les deux autres qui ont suivi, en plus de ma fonction technique, j’occupais le poste de chef de cantonnement que ce soit à Hanoi ou à Saigon, lorsque les viets nous ont mis dehors. En quelque sorte, j’étais l’adjudant de compagnie des féminines, dont la moyenne d’âge était d’environ 23 ans. Je faisait parti des « anciennes », de part mon séjour à la 1ère Armée.
Durant ces trois séjours, je n’ai été sanctionnée qu’une fois, de quinze jours d’arrêt par le lieutenant PREFOL. N’ayant pas la fibre réparatrice, je voulais absolument retourner au service social. J’allais souvent retrouver, en catimini les « anciennes » de la 1ère Armée, car je connaissais beaucoup de monde. Et un jour je me suis fait prendre…..
À la fin du troisième séjour, je suis revenue à Montauban pour une petite année.
  • Photos transmises par Georgette VUITTENEY (Coin's 612).
Visite d'un G1. Séchage d'un parachute.
Instruction pliage par le LTT BOULU.  
Hall de stockage :
VUITTENEY, MAROZELLI
Stockage des G1
À lire, ici>>, la suite de son témoignage sur son séjour en Algérie.
 
  • Georges ARBRE.
Je suis parti en Indochine, le 16 septembre 1952 et fus affecté à la compagnie des services de la BAPN, comme chef à la section pliage à Hanoi (Bach Mai). Il y avait environ 60 plieuses qui avaient suivi un stage à Montauban.
Pour les derniers jours de Dien Bien Phu, les plieuses devinrent couturières, et adaptèrent, sur les parachutes à matériel, des retardateurs PP100 pour la CLA de Gialam.
À chaque opération, un sous-officier et un parachutiste de la SEP sautaient avec le bataillon pour la récupération des parachutes. Il y avait environ 20 hommes pour la salle de séchage, 15 pour la mise en sac des parachutes et une dizaine pour la manutention.

Le 17 juillet, j’ai sauté avec le 1er BEP à Ky Lua Son où nous avons récupéré les parachutes. Le lendemain matin, le commandant du BEP a reçu l’ordre de détruire les parachutes. Ils furent tous brûlés, faute de moyen de transport.
Après Dien Bien Phu, nous fûmes transférés à Tourane, devenu Da-Nang maintenant..
  • Voici quelques noms de plieuses que je me rappelle.
 MME BRIVOT PLIZER  Mlle JEGOUX
 Mlle BORTOT  Mlle LEGUILLOU
 Mlle BOISSON  Mlle LEGOLF
 Mlle CHAVANELLE  Mlle MAROT (surveillante)
 Mlle CHIROTO  Mlle MORANO
 Mlle CONTENET (surveillante)  Mlle NAVARO
 Mlle DAGORNE  Mlle MULOT
 Mlle DEVAUJANY  Mlle POUECH
 Mlle GENDRE  Mlle PONELLE
 Mlle GUICHARD  Mlle RORIC
 Mlle GUILLOUZEL  Mlle STRAUCHE (surveillante)
 Mlle GUYOMARCHE  Mlle VAGNOLI
 Mlle GOULLIARD  Mlle HIERLE
 
  • Photo transmise par Georges ARBRE.
Pliage d'un parachute dorsal, suspentes d'abord.
Plieuse de gauche: madame LACROUS
La surveillante: mademoiselle ALBERGE
Chef-major ARBRE
A droite : madame DELBEC.

 



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