MATÉRIELS DE PARACHUTAGE, DE LARGAGE

ET DE VOL DE PENTE.

 
DISPOSITIFS SPÉCIFIQUES DES VOILES DE PARACHUTES À OUVERTURE COMMANDÉE.
 
LES SYSTEMES LOR (LIBERATION-OUVERTURE-RESERVE)
Il existe plusieurs systèmes destinés à ouvrir la réserve « automatiquement » en cas de libération : STEVENS, LOR, RSL. Ne sont décrits ici que les systèmes utilisés sur les parachutes militaires français.
  • Le système LOR 2.
Le système LOR 2 consiste en 2 sanglettes (avec parfois une partie en drisse), souvent de couleur jaune mais pas toujours, équipées à une extrémité d’une fixation à l’élévateur (mousqueton ou tête d’alouette) et d’une aiguille de fermeture du conteneur réserve, légèrement courbée, à l’autre. La boucle de fermeture est double. C’est la libération des élévateurs qui provoque l’ouverture du conteneur réserve. Avec le système LOR 2, si un élévateur reste « coincé » ou a du retard pendant la phase de libération, le parachute de secours ne s’ouvre pas, évitant ainsi une interférence entre les 2 voilures et laissant le temps au parachutiste de régler le problème.
Parachutes qui en sont ou qui en ont été équipés : 131-32, 155-32, BT80, PFP, PBO, SMTCOPS, SMM533, ARZ G9 (version Marine et armée de l’air).
  • Le système LOR 1
Contrairement au LOR 2, ce système n’est équipé que d’une sanglette sur un seul groupe d’élévateurs. Son aiguille unique verrouille le conteneur de secours. Lors de la libération, c’est l’élévateur portant la sanglette qui déclenche l’ouverture de la voilure. On trouve le LOR 1 sur la version « armée de terre » du parachute ARZ G9.
Nota : un parachutiste n’effectue jamais une libération seule, même si son parachute est équipé d’un système LOR. La procédure impose qu’il poursuive par une traction sur la poignée d’ouverture de la réserve.
LES SYSTEMES D'AFFICHAGE ET D'OPTIMISATION DE FINESSE.
  • Système d'affichage.
L’utilisation de sangles d’affichage est l’équivalent d’une traction sur les élévateurs avant, traction qui peut être maintenue sans effort grâce à un passant à griffes. Le résultat de cette traction est la modification du calage de la voile en abaissant le bord d’attaque. Utile pour contrer un vent fort, cette action provoque également une vitesse verticale plus importante. On trouve ce dispositif sur l’ARZ G9 et le PBO. Le parachute hémisphérique d’ancienne génération EFA 656-11 D en était également équipé.
Nota : les sangles d’affichage sont en gris sur les images.
  • Dispositif d'optimisation de la finesse.

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Le parachute SMT possède un dispositif d’optimisation de la finesse, sangle montée sur les élévateurs arrières et équipée d’un passant à griffes et d’un anneau métallique. Ce dispositif agit sur certaines suspentes latérales arrières et centrales pour modifier le calage de la voile et ainsi en augmenter la finesse.
LES EXTRACTEURS
  • Le ralentisseur-stabilisateur-extracteur (RSE)
Le RSE équipe les parachutes d’arme supportant des charges importantes (ARZ G9, SMT, SMM 533) et les parachutes tandem (PBO, BT 80) pour ralentir leur vitesse de chute. Il est composé d’une sangle de 4,5 m environ, dans laquelle coulisse une drisse (ou une sangle) dite de déflation, d’un (gros) extracteur souple doté d’une poignée d’extraction, d’un système de verrouillage du conteneur principal et d’une sangle de libération fixée au harnais. Le déclenchement de l’ouverture de la voilure s’effectue au moyen d’une COD (commande d’ouverture dynamique) située généralement à gauche de la pochette RSE ou d’une poignée jonc (pour l’ARZ G9). Le RSE a donc pour but de ralentir mais aussi de stabiliser la chute pour la rendre sensiblement identique à celle d’une personne chutant seule (environ 200 km/h). Sa dernière fonction est l’ouverture du conteneur de la voilure principale après avoir été déflaté.
Nota : déflaté (schéma 3) signifie que sa surface portante est légèrement diminuée au moment de l’ouverture pour éviter un choc trop important.
  • L’extracteur à ressort
L’extracteur à ressort équipe tous les ensembles de déploiement des voiles de secours mais on le trouve également, pour l’ouverture de la voile principale, sur certaines versions des parachutes actuels (ARZ G9, PFP) et sur beaucoup de parachutes d’ancienne génération (131-32, 155-32, GQ360, MT1, EFA118 24B1L19, 133-11, etc.).
Il est constitué d’un ressort, plus ou moins long et puissant selon les modèles, droit ou conique, inséré dans une jupe en polyester et résille et coiffé de calottes supérieure et inférieure, comportant ou non un œillet en leur centre (pour le passage des boucles de fermeture).
Le ressort, comprimé au pliage, jaillit lors de l’ouverture des rabats ; l’air s’engouffre par la partie « résille » et gonfle la partie « polyester » qui extrait le sac de déploiement et provoque ainsi l’ouverture de la voilure.
LES SYSTÈMES DE TEMPORISATION D'OUVERTURE.
  • La temporisation d’ouverture par drisse.
Le parachute dorsal EFA 118 24B1 L19 et le parachute MT1 (voile principale) avaient une temporisation de leur ouverture par drisse. Cette drisse de temporisation, coulissait dans des anneaux fixés sur tout le pourtour de l’intrados, traversait la voile et était reliée à l’extracteur à ressort, ramenée complètement au dessus de l’extrados et lovée sur les rabats intérieurs du sac dorsal, elle « freinait » l’épanouissement de la voilure par la force de traction l’extracteur. En vogue dans les années 70, ce système, à l’origine de nombreuses brûlures sur la voile lors de l’ouverture, a rapidement été remplacé par le glisseur dynamique.
Nota : sur le schéma joint, la drisse de temporisation a été volontairement coloriée en rouge pour une meilleure visualisation de son cheminement une fois la voilure épanouie.
  • La temporisation d’ouverture par glisseur dynamique.
Le glisseur est une pièce de tissu généralement rectangulaire, de porosité variable et parfois échancrée en son centre selon l’efficacité souhaitée et équipée de 4 œillets dans les coins destinés au passage des suspentes et des commandes de manœuvre. Ramené au contact de la voile pendant le pliage, il freine, pendant la phase d’ouverture, l’épanouissement de la voilure grâce au vent relatif qui agit sur lui de bas en haut.
Jugés peu opérants, certains glisseurs étaient munis de poches additionnelles visant à augmenter sa surface et donc son efficacité.
Sur les 2 voilures du parachute GQ360, le glisseur « tissu lourd », était relié à l’extracteur par une sangle de liaison longue qui traversait la voile et qui participait donc au « freinage » de la descente du glisseur le long du cône de suspension.

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LES SYSTEMES DE LIBERATION.
  • Les libérateurs de voilure CAPEWELL.
Les libérateurs US Capewell, qui équipaient les parachutes EFA 118 24B1 L19 et TAP 687 L19 E1 avaient un fonctionnement assez similaire au système de déventement ARZ40. Après l’ouverture des capots de protection, le parachutiste tirait simultanément sur les 2 boucles en câble pour libérer les bélières des élévateurs. La synchronisation était primordiale sous réserve de se retrouver pendu sous un seul groupe d’élévateurs.
  • Le système « 3 anneaux ».
Le système de libération «3 anneaux» est le système le plus utilisé sur les parachutes actuels (PFP, PBO, ARZ G9, SMTCOPS, SMM533) comme il l’a été sur beaucoup de parachutes de l’ancienne génération (BT80, 131-32, 155-32, 687 L19 E2, MT1, 133-11... au début). Sa conception en fait un système fiable qui fait ses preuves depuis plus de 40 ans.
Le harnais est équipé de 2 gros anneaux ; chaque élévateur est muni d’un anneau moyen et d’un anneau petit, d’un œillet traversant et d’une bouclette. L’anneau moyen est passé dans le gros anneau puis le petit anneau est passé dans le moyen. La bouclette est alors passée dans le petit anneau puis dans l’œillet pour être verrouillée par le jonc de la poignée de libération. C’est la démultiplication des forces qui permet à un simple câble recouvert de plastique (le jonc) de supporter l’énorme tension que subit l’élévateur au moment de l’ouverture.
Nota : il existe, dans le milieu civil, des évolutions de systèmes 3 anneaux : anneau moyen « oblong », système inversé.
  • Le système « 4 anneaux ».
Le parachute TAP 133-11 était, à ses débuts, dans les années 80, équipé du système « 3 anneaux ». Les chocs à l’ouverture, historiquement importants sur ce parachute, ont vu apparaître au fil des années, des déformations de certains de ses anneaux, allant parfois jusqu’à rendre la libération impossible. Afin d’augmenter la démultiplication des forces en présence, il a été décidé de rajouter au système un 4ème anneau.
C’est, à ce jour, le seul parachute militaire français qui en est équipé.

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LES SANGLES À OUVERTURE AUTOMATIQUE (SOA).
Lors des premiers sauts des stages "chute", les stagiaires effectuaient quelques sauts en ouverture automatique avec le parachute d'instruction TAP 155-32. La boucle terminale de la SOA était reliée à la base de l'extracteur "ressort" de la voilure principale au moyen d'une drisse à casser qui se rompait après avoir amené l'extracteur hors de la traînée du parachutiste. Une aiguille courbe assurait la fermeture des rabats du conteneur principal. Le mousqueton était un AP34.
Montage de la SOA sur le TAP 155-32
Elle est destinée à assurer, après accrochage du mousqueton au câble de l’aéronef, l’ouverture du parachute sans intervention du sautant. Après tension, elle ouvre les rabats du conteneur principal et aide au jaillissement de l’extracteur à ressort qui assure le déploiement de la voilure. C’est un matériel unique codifié. Sa longueur (hors mousqueton) est de 4,25 m et sa résistance à la rupture est de 1800 daN.
La SOA PFP se compose d’un mousqueton AP68 et d’une partie sangle fixée par couture.
Pour ce parachute, la SOA ne sert pas à ouvrir le parachute, mais à initier le RSE (ralentisseur stabilisateur extracteur). D’ailleurs, on ne parle pas de SOA mais de dispositif d’initiation du ralentisseur (DIR).
Le dispositif d'initiation ralentisseur se compose d’une sangle proprement dite, d’une résistance de 1800 à 2100 daN pour une longueur de 8,10 m. Elle est équipée à une extrémité d’une boucle destinée à la fixation par nœud à tête d’alouette au sac de déploiement de l’extracteur textile du RSE, d’une boucle de fixation intermédiaire au mousqueton permettant une utilisation de la sangle à 4,90 m, d’une bouclette textile (non utilisée), d’une platine de lovage à quatre pontets se verrouillant par ruban auto-agrippant (RAA) et à l'autre extrémité, d'une boucle recevant le mousqueton AP68.
 



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